La première exposition du Centre Pompidou en réalité virtuelle
Centre Pompidou
Après avoir lancé son premier jeu vidéo, Prisme 7, le Centre Pompidou a poursuivi l'introduction des nouvelles technologies dans ses collections permanentes et dévoile, en juin dernier, sa première exposition en réalité virtuelle, gratuite et accessible à tous, consacrée aux trois Bleus de Joan Miró, une plongée dans un univers onirique extrêmement poétique. Il célèbre la première exposition des Bleus à la galerie Maeght de Paris, en 1961, cinquante-neuf ans après.
Découvrir la première visite virtuelle du Centre PompidouCette visite virtuelle permet d'approcher de très près l'impressionnant triptyque du peintre espagnol, un monument emblématique de la collection du Centre Pompidou, baigné d'un fond uniformément bleu qui nous immerge totalement dans la "couleur de ses rêves", et d'en apprécier pleinement chaque détail, en zoomant sur l'oeuvre puis en s'en éloignant progressivement. Cette couleur intense, traditionnellement synonyme de vision céleste et donc de sérénité, nous invite à la contemplation et nous procure un apaisement certain. Seuls huit points noirs aux contours vagues et une barre rouge viennent perturber ce paysage monochrome, dans une mise en scène minimaliste, renforçant ainsi la prédominance du bleu dans l'oeuvre et asseyant son aspect méditatif.
Miró a commencé la réalisation de ce travail titanesque en février 1960 et ne l'a achevé qu'en mars 1961, soit plus d'un an après et le résultat est au rendez-vous puisque chacun des Bleus mesure 270 sur 355 cm. Il reconnaît lui-même avoir "mis beaucoup de temps à les faire. Pas à les peindre, mais à les méditer. Il m’a fallu un énorme effort, une très grande tension intérieure, pour arriver à un dépouillement voulu. L’étape préliminaire était d’ordre intellectuel… C’était comme avant la célébration d’un rite religieux, oui, comme une entrée dans les ordres. Vous savez comment les archers japonais se préparent aux compétitions ? Ils commencent par se mettre en état, expiration, aspiration, expiration – c’était la même chose pour moi. "
On ressort de cette visite virtuelle, menée avec la même expertise qu'une exposition visible en direct depuis le Centre Pompidou, complètement zen et rasséréné.