Jean Puy, révélation d'Ambroise Vollard, l'exposition ensoleillée du musée Joseph Déchelette à Roanne
Musée Joseph-Déchelette
Du 19 mai au 6 juin 2021
Nous nous rendons dans le magnifique musée Joseph Déchelette pour découvrir une exposition anniversaire d’envergure consacrée au peintre Jean Puy, l’un des plus grands peintres du début du XXe siècle, icône du mouvement Fauve. L’artiste revient chez lui, à Roanne, 60 ans après nous avoir quittés. Et quelle émotion. Loin d’être une rétrospective traditionnelle et linéaire, l’exposition prend le parti inédit de relire sa carrière artistique sous l’angle de sa relation avec Ambroise Vollard, le célèbre marchand d’art qui aura su repérer Gauguin, Van Gogh, Cézanne ou encore Picasso. Sur 3 étages et près de 300m², le musée Déchelette de Roanne ravive la flamme d’un artiste exceptionnel qui a su comme personne faire battre le cœur de la nature en redonnant vie à une couleur vibrante. Sont réunies ici ses plus grands chefs-d’œuvre, une centaine de toiles venues de grandes collections.
Alors on remonte le temps. Nous sommes en 1905, Jean Puy est à Paris depuis 5-6 ans, et décide de participer au Salon d’automne, sous la nef somptueuse du Grand Palais. Il ne connaît encore que peu de monde, mais sa toile se distingue : Flânerie sous les pins. Une composition explosive et pourtant d'un calme éclatant, le peintre nous tourne le dos, trop concentré sur son modèle posant nue sur l'herbe jaune, non sans rappeler l'audace d'un déjeuner sur l’Herbe totalement revisité : un dessin simplifié, des couleurs vives et pétillantes. Rare. Très rare. Jamais vu même. L’œil acéré de Vollard ne s’y trompe pas. C’est l’évidence. Ni une ni deux, le marchand d'art décide non seulement d’acquérir la toile, mais il achète aussi l’intégralité de l’atelier de l’artiste qu’il prend sous contrat pour 20 années. Tout change alors dans la vie de Jean Puy, sauf sa peinture. Tout au long de sa carrière, ce qui nous frappe ici, c’est qu’il ne transigera jamais sur son style, franc et radical, sensuel et lumineux. Jean Puy incarne le cœur de ce que la critique de l’époque appellera « la révolution fauve », baignant ses toiles de couleurs intenses et saturées, aux côtés de Matisse ou Derain. C’est un fabuleux élan de création qui se raconte ici, Jean Puy est un amoureux de la vie, ses toiles respirent l’amour des femmes, de la nature, de la mer, nous baignant dans des falaises aux herbes dorées, des criques aux bassins verts, des plages au sable rose, des bords de mer étincelants, habités de nus féminins et de natures mortes électrisantes. Et au-delà de ses peintures à couper le souffle, l’exposition nous réserve des surprises inédites comme ces illustrations exceptionnelles pour Ubu à la guerre, écrit par Vollard lui-même, ou ces céramiques aux couleurs éblouissantes qui n’avaient jamais été montrées au public. Une exposition ensoleillée, gorgée de chefs-d'oeuvre qui arrêtent le temps, nous faisant un bien fou.
C’est à travers la sélection d’œuvres de Jean Puy ayant appartenu à la galerie Ambroise Vollard que l’exposition du musée Joseph-Déchelette éclaire l’incroyable élan de création qui est né de cette relation artistique.
Falaises aux herbes dorées, criques aux bassins verts et plages au sable rose, le peintre Jean Puy (1876-1960) fait vibrer la couleur du bout de ses doigts jusqu’aux poils de son pinceau. Cet enfant de Roanne est un touche-à-tout, qui cherche à vivre avec intensité dans une nature qu’il chérit et qu’il compte bien célébrer dans ses toiles. Il privilégie alors les paysages ensoleillés et les bords de mer étincelants, ponctués de nus féminins et de natures mortes, toujours empreints d’une sensation personnelle au gré de couleurs audacieuses et de formes simplifiées. Ambroise Vollard, l’un des plus grands marchands d’art parisien, connu pour avoir révélé Cézanne, Gauguin, Renoir, Van Gogh, Picasso ou Matisse et ami de Chagall, le soutient dès 1905. Après l’avoir remarqué au Salon d’Automne, celui-ci achète la totalité de son atelier et le prend sous contrat durant 20 ans, signant le début d’une longue amitié.
C’est à travers la sélection d’œuvres de Jean Puy ayant appartenu à la galerie Ambroise Vollard que l’exposition éclaire l’incroyable élan de création qui est né de cette relation artistique. Près d’une centaine de portraits, nus, paysages et dessins témoignent de la liberté de l’artiste, encouragé par son marchand à sans cesse se renouveler. On découvre notamment des peintures sur faïence inédites, provenant de sa collaboration avec le céramiste André Metthey. Tant de créations originales et imprévisibles, qui dévoilent toute la complexité de l’œuvre de Jean Puy, sur laquelle l’influence de Vollard continue de résonner.
Focus sur... Jean Puy, Nature morte au compotier et aux grappes de raisins (1912)
Pour Jean Puy, les natures mortes sont de véritables sources de liberté et d’expérimentation. Dans ce tableau, le peintre joue avec les tissus chamarrés qu’il superpose pour former différents plans. Leurs plis semblent en mouvement, donnant une impression d’instabilité renforcée par la régularité du damier en arrière-plan. Au centre, le compotier semble rester en apesanteur. Pris dans un rayon de lumière, on y aperçoit des grappes de raisin, une poire et un melon, dont les couleurs rivalisent avec celles des tissus. L’artiste se livre ici à un véritable exercice de style, jouant avec les contrastes de la palette pour déstabiliser le regard.
Découvrez le lien unique entre le peintre fauve Jean Puy et son marchand Ambroise Vollard dans l'exceptionnelle exposition du Musée Joseph Déchelette à Roanne. Une exposition lumineuse qui nous fait du bien !
Réservation obligatoire
Lien de réservationMUSÉE JOSEPH DÉCHELETTE
Du 19 mai au 6 juin 2021
22 rue Anatole France,
42300 Roanne