A Year in Normandie, David Hockney expose ses merveilles au musée de l'Orangerie
Musée de l'Orangerie
Du 13 octobre 2021 au 14 février 2022
David Hockney pose ses valises au Musée de l’Orangerie, temple des Nymphéas de Monet, déclinant les saisons dans une fresque monumentale de près de 90 mètres de long. Mais l’artiste vivant le plus cher du monde s’offre ici une exposition sans peinture… Enfin presque. Hockney a troqué ses pinceaux pour une tablette… Les piscines californiennes ont laissé place à des pommiers en fleurs, le bleu azur au vert électrique. Mais pourquoi donc un tel virage ? L’artiste nous raconte que fin 2019, il entreprend de réaliser une frise en écho à l’immense tapisserie de la Reine Mathilde aperçue au Musée de Bayeux. Son idée est alors de raconter l’arrivée du printemps. Un printemps qui n’aura jamais semblé aussi long avec le confinement décrété en mars 2020, alors que l’artiste est dans sa maison, en Normandie. Comme Monet à l’époque mais avec les outils de son temps, Hockney va se mettre à peindre, frénétiquement, sur son ipad. Les confinements s’enchaînent et notre artiste, parti initialement pour capturer la floraison du printemps se retrouvera à dépeindre sous la forme d’un cycle narratif une ronde des saisons en Normandie. Les fleurs, les pommes, la pluie, la neige… Sa maison, son jardin et la campagne environnante. Avec lui nous quittons un quotidien étouffant et sans perspective. Hockney nous raconte une nature immuable, jouant sur les effets de lumière, déclinant les variations atmosphériques selon une palette vive et électrisante, aux accents presque pop. Une centaine d’arrêts sur image, comme autant de clichés d’un temps suspendu, qui défile irrésistiblement dans un renouveau permanent. Hockney nous prend par la main pour une balade bucolique dans son cottage normand, visitant les vergers voisins au rythme des saisons. Une magnifique ode au temps qui passe, sans nostalgie, nous invitant à saisir la beauté de l’instant présent avant qu’il ne s’échappe.
Depuis deux ans maintenant, la Normandie abrite en son sein le peintre vivant le plus cher de l’Histoire, le merveilleux David Hockney. Désormais muni de son Ipad, l’octogénaire a sagement patienté lors des confinements successifs, en immortalisant les changements de saison de la campagne normande depuis son salon. Des premières gelées de l’hiver à l’arrivée tant attendue du printemps, des vergers en fleurs aux arbres fruitiers, l’artiste britannique a dépeint sur une année entière le renouveau immuable de la nature. À la manière des impressionnistes – comment ne pas penser aux délicats Nymphéas de Monet –, David Hockney a capturé sur le vif les effets de lumière passagers sur la faune éternellement mouvante, saisi la vibration du ciel et la douceur des rayons du soleil, cristallisant les aléas du temps sur son environnement. La touche est vive, la palette lumineuse. Le peintre, qui semble avoir succombé au charme infiniment coloré de son sujet, résume sur une frise de 80 mètres de long ces 12 derniers mois reclus. Fasciné par le temps qui passe, ce fin lecteur de Proust avait signé 10 ans plus tôt ses captivants Landscapes de son Yorkshire natal ; le britannique réalise ici le même exercice sur sa terre d’adoption.
Focus sur…
David Hockney
David Hockney s’est toujours porté en précurseur d’innovations techniques, expérimentant les nouveaux appareils photos et polaroïds, le fax qui lui permettait d’envoyer instantanément ses réalisations, l’imprimante qu’il utilisait pour superposer les formes, et depuis 2008, l’IPhone, qu’il utilise pour dessiner quotidiennement des fleurs qu’il envoie à ses amis pour qu’ils aient des bouquets frais tous les jours – et surtout qui ne fanent pas !