Exposition Simon Hantaï : la Fondation Vuitton nous offre une flamboyante rétrospective
Fondation Louis Vuitton
Du 18 mai au 29 août 2022
C’est une exposition démesurée que nous propose la Fondation Louis Vuitton en l’honneur du 100e anniversaire de la naissance de Simon Hantaï. Et pour l’occasion, la fondation a décidé d’introduire l’œuvre de cette figure magistrale de l’abstraction par une toile méconnue du grand public prêtée par l’Elysée ; « Écriture rose », cette mystérieuse création réalisée entre 1958 et 1959 ; Une année durant laquelle le peintre recopie de jour comme de nuit les textes liturgiques en y ajoutant des formules héritées de ses auteurs préférés : Hegel, Goethe ou Heidegger. Une œuvre unique, illisible et indéchiffrable, ponctuée de signes abstraits et autres symboles qui relèvent de sa philosophie esthétique. L’exposition n’en oublie pas pour autant ses célèbres pliages, reconnaissables entre mille. Des œuvres qui peuvent évoquer les projections d’un Jackson Pollock ou les papiers découpés d’un Matisse, artistes qui ont inspiré Simon Hantaï dans sa peinture et dont on découvre ici les face à face troublants avec les œuvres du maître hongrois. Simon Hantaï a révolutionné la manière de peindre, instaurant une peinture à l'aveugle inédite. L’artiste plie, froisse, noue la toile puis s’attache à ne peindre que les surfaces extérieures, laissant la magie du hasard opérer lors de la révélation finale. Un geste audacieux au résultat spectaculaire, magnifiquement mis en scène ici au travers de plus de 100 chefs-d’œuvre qui font chanter la couleur. Nous revenons sur plus de 40 années de créations, déclinant les expérimentations à l’infini, raclant la toile parfois d’une manière incroyablement précise, jouant sur des monochromes troublants, maitrisant un art du pliage insoupçonné jusqu’à donner vie à des motifs parfaitement orchestrés dans des formats monumentaux et saisissants. Ce qui aurait pu nous sembler répétitif se révèle ici hypnotisant, presque méditatif.
Peinture (Écriture rose). Voilà le point de départ de cette exposition démesurée donnée en l’honneur du 100e anniversaire de la naissance de Simon Hantaï. Parmi toutes les créations du peintre franco-hongrois, figure magistrale de l’abstraction, la Fondation Louis Vuitton a fait ce choix audacieux : introduire l’œuvre de ce roi de la couleur par une toile méconnue du grand public. L’institution parisienne aurait pu commencer par ses célèbres pliages, reconnaissables entre mille, mais il n’en est rien. La Fondation a privilégié cette mystérieuse création recouverte d’écritures, réalisée entre 1958 et 1959. Cette année-là, le peintre recopie chaque jour les textes liturgiques en y ajoutant des formules philosophiques héritées de ses auteurs préférés (Hegel, Goethe ou Heidegger). Au fil des jours, l’artiste produit une œuvre unique, illisible et indéchiffrable, ponctuée de signes abstraits et autres symboles qui relèvent de sa philosophie esthétique. Une pièce monumentale qui fait office aujourd’hui d’œuvre testament. Quatorze ans après sa disparition, la Fondation Louis Vuitton orchestre ainsi la plus grande rétrospective jamais consacrée au peintre. Une exposition spectaculaire, riche de plus de 130 chefs-d’œuvre disséminés sur près de 2700 m2, faisant dialoguer les grandes périodes de l’artiste avec des toiles d’Henri Matisse et de Jackson Pollock, mais aussi une série de travaux in situ inédits de Daniel Buren en hommage à celui qui reste encore aujourd’hui l’une des figures artistiques les plus insaisissables du XXe siècle.
Le Saviez-Vous ?
Le jour de ses 30 ans, Simon Hantaï dépose de façon anonyme un petit tableau devant la porte d’André Breton. Peu de temps après, l’artiste retrouve son œuvre exposée en vitrine de la Galerie L’Étoile Scellée aux côtés d’un authentique Duchamp. Un coup de poker qui marquera le début d’une belle amitié.