Exposition Sarah Bernhardt en images : le Petit Palais consacre le monstre sacré du théâtre
Petit Palais
Du 14 avril au 27 août 2023
« Si vous ne faites pas ce que je veux, j’arrête de mourir ! » Derrière cette menace se cache une actrice immortelle au tempérament de feu mais au jeu emphatique, réputée pour ses spectaculaires agonies sur les planches : la divine Sarah Bernhardt. Cent ans après la disparition de l’indomptable tragédienne, le Petit Palais revient sur la carrière théâtrale de ce « monstre sacré » du spectacle vivant, un terme inventé pour elle par Jean Cocteau pour résumer sa vie, ses folies. L’exposition se veut ainsi à l’image de l’actrice, excentrique et excessive, en tout point déraisonnable ! En mêlant ses photographies intimes à ses somptueux costumes de scène, en opposant les célébrissimes affiches signées de son ami Alphonse Mucha à ses effets personnels, le musée signe la plus grande rétrospective jamais consacrée à cette figure emblématique de la Belle Époque jouant à guichet fermé partout où elle se produisait. Plus de 400 pièces, objets et trésors retracent ici la vie de cette étoile à « la Voix d’or », interprète mythique de La Dame aux camélias, à qui l’on doit croyez-le bien l’invention du studio hollywoodien Paramount ! En puisant dans un imaginaire shakespearien, l’exposition revient ainsi sur chacun de ses plus grands rôles au théâtre, relate ses plus belles amitiés avec le Tout-Paris – de Victor Hugo à Edmond Rostand, de Gustave Doré à Sacha Guitry – tout en saluant son sens unique de la répartie. Au-delà du caractère fantasque de « l’Impératrice », l’institution lève le rideau sur toute une partie méconnue de son histoire en explorant sa vie d’artiste, son patriotisme ou son passé de sculptrice. Une Sarah reste pourtant à découvrir, celle de l’intimité, la plus secrète d’entre toutes. De multiples objets lui ayant appartenu nous donnent quelques clés de compréhension pour apprivoiser la femme derrière l’icône. Si tout dans cette exposition nous rappelle son goût pour les excentricités et les bizarreries, le Petit Palais célèbre ici avant tout l’image d’une légende jusqu’à ce que celle-ci ne tire sa révérence une dernière fois.
Le saviez-vous ?
Attaquée tout au long de sa vie sur son physique, l’actrice pourtant au sommet de sa gloire succombe en 1912 aux diktats en réalisant… un lifting ! L’opération de chirurgie esthétique qui connaît alors ses balbutiements ne se passe hélas pas comme prévu et devra être corrigée par la pionnière dans ce domaine, la française Suzanne Noël.
Focus sur...
Et Dieu créa Sarah Bernhardt
Une robe en satin blanc, un bas bleu à peine caché par une mule noire, un éventail à plumes et ce bras posé négligemment sur un coussin doré… Étendue sur un canapé grenat, Sarah Bernhardt regarde le spectateur avec l’assurance tranquille d’une diva certaine de son pouvoir de séduction. Le peintre Clairin, qui fut son amant puis un ami fidèle, restera durant cinquante ans le portraitiste attitré de son illustre égérie. Avec ce portrait d’une nonchalance savamment étudiée, la jeune actrice va définitivement conquérir Paris.
Réservez ici