Markus Lüpertz
Jusqu'au 19 juillet 2015 -
Musée d'art Moderne de la Ville de Paris//
Il s’agit de la première grande rétrospective de Markus Lüpertz, peintre et sculpteur contemporain, né en Allemagne à l’époque du Nazisme.
L’exposition dévoile en 140 peintures et sculptures, souvent monumentales un artiste hors du commun, qui s’autoproclame « génie » sans que l’on puisse déterminer la part exacte d’ironie dans ses propos.
Dès l’entrée dans le musée, on est accueilli par deux sculptures colossales en bronze "Achille" et "La tête d'Hector", aux formes rudes, qui semblent prêtes à nous écraser sous le poids du passé. Puis l’exposition nous fera remonter le temps. On commencera ainsi le parcours par les œuvres actuelles de Lüpertz, consacrées à l'Arcadie, imprégnées du monde idéal des Grecs anciens, aux couleurs douces et vibrantes qui rappellent Matisse. Mais on trouvera toujours dans ses scènes de paix un détail troublant… Pour mieux approcher l’œuvre de Markus Lüpertz, il faut chercher dans ses œuvres le « petit grain de sable » qui gêne les scènes idylliques. C’est son moyen d’interpeller le regard du spectateur, en l’interrogeant, voire en le dérangeant. Car pour Markus Lüpertz, "la peinture est aveugle et ne vit qu'à travers le regard du spectateur". Ainsi, à côté de fragments de nus dans la nature apparaissent des motifs de casques ou des casquettes militaires, des toiles de tente, motifs récurrents dans toute son œuvre. En grossissant des motifs banals et en apparence figuratifs, comme les casques, ou en les accumulant, il arrive près de l'abstraction. Ses motifs dit « allemands » sont grossis et synthétisés à l'extrême. Les sujets classiques sont intégrés à l'œuvre sur le mode du collage, sabotés de l'intérieur par une série de perturbations, d’impuretés. Les aiguilles du temps nous amènent à rebours aux années 1980-90 durant lesquelles Lüpertz s’intéresse aux maîtres de la peinture, comme Goya ou Courbet, Maillol ou Poussin, dont il reprend des figures comme Adam et Eve dans "Le Printemps", parfois seulement des fragments, des membres qu'il met dans un paysage ou sur une scène.
Enfin, l’exposition reviendra sur ses œuvres de jeunesse comme les chaos multicolores de ses "Donald Duck" et ses premières peintures "dithyrambiques" des années 1960 réalisées pendant une période marquée par l'expressionnisme abstrait américain.
Musée d'art moderne de la Ville de Paris,
11 avenue du Président Wilson, 75016
Du mardi au dimanche, 10h-18h,
jeudi jusqu'à 22h, fermé le lundi
Tarif: 10€ - réduit : 7€