Exposition Jeanne Vicérial à la Galerie Templon
GALERIE TEMPLON
Du 17 mai au 19 juillet 2025
Elle tisse le corps comme d’autres écrivent des récits. Dans l’espace silencieux de la Galerie Templon, une chambre noire s’est formée. Chambre d’accouchement ou de funérailles, d’attente ou de veille. Des corps de fil noir, crochetés, noués, tendus. Des peaux fantômes, lourdes d’histoires muettes. C’est ainsi que Jeanne Vicerial métamorphose l’espace. La créatrice revient de la Villa Kujoyama avec un vocabulaire renouvelé. Son fil, elle ne le coud pas : elle l’anime. Il y a là des présences hybrides, entre carapace d’insecte, armure rituelle et relique organique. Guerrières ou créatures ? On ne sait pas si elles sont en train de naître, de muter ou de disparaître. Dans cette procession ténébreuse, Jeanne Vicerial raconte le corps féminin dans ses mutations, ses silences et ses héritages. Elle évoque les transformations invisibles, les douleurs tues, les transmissions cellulaires de génération en génération. Rien n’est montré de manière frontale : tout palpite dans le retrait. Sur un mur, des formes précieuses attirent le regard. Petits ex-voto d’ombre et d’or, incrustés de pépites de bronze, ils reprennent les contours de vulves stylisées, sacrées, taboues. Non pas des provocations, mais des confessions. Comme si, à force de broder les absences, on finissait par dire ce que l’histoire a tu : les règles, les fausses couches, les maternités inachevées. Ce qui saigne sans trace. Ne gardant dans l’obscurité qu’une lumière de résistance, de création sans compromis.
GALERIE TEMPLON
Du 17 mai au 19 juillet 2025
30 rue Beaubourg, 75003 - M° Rambuteau (11)
Du mar. au sam. 10h-19h, fermé dim. et lun.
Entrée libre