Le Douanier Rousseau
Jusqu’au 17 juillet 2016 -
Musée d'Orsay //
Le principe de l’expo :
Révéler l’envers du décor des œuvres de ce peintre emblématique du XXème siècle, en apparence naïf, en montrant comment il a révolutionné la peinture de son époque et inspiré des artistes comme Picasso, Matisse ou Gauguin. Le dialogue entre les œuvres du Douanier et celles des artistes avant-gardistes qu’il a influencés permet une réflexion inédite sur la notion d’archaïsme en peinture.
Quelques œuvres passées au crible
Regardez bien ce portrait de Pierre Loti (1906). Avec cette œuvre, le Douanier Rousseau s’est autoproclamé inventeur d’un nouveau genre, celui du « portrait-paysage ». Mais ce joyeux farceur s’était en fait (très) fortement inspiré du « Portrait d’homme au bonnet rouge » de Vittore Carpaccio datant de 1496… Deux œuvres à découvrir côte à côte dans l’exposition.
Qu’ils sont mignons ces petits singes si inoffensifs. Qui pourrait croire que leur auteur ait pu un jour prendre part à une escroquerie de détournement de fonds ? C’est cet argument sans faille qu’avança l’avocat du Douanier Rousseau en présentant une de ses œuvres lors d’un procès pour le faire acquitter auprès d’un jury plein de compassion pour ce pauvre peintre bien maladroit et bien naïf…en apparence. Bien joué !
Quel drôle de visage! Avec ses perspectives ratées et ses visages grossiers, le Douanier Rousseau ouvre malgré lui la voie du primitivisme. Il s’autorise un écart avec le beau académique, et peint comme un enfant. Les surréalistes s’empareront de son travail qu’ils qualifieront de « pré-surréaliste ». Des peintres comme Gauguin ou encore le jeune Picasso, admiraient la simplicité de son trait. Rousseau, l’autodidacte avait ouvert la voie…
Des lions qui viennent de loin… Pour attirer l’attention, Rousseau s'invente une vie d'aventurier et raconte à qui veut bien l’entendre qu’il aurait passé 7 ans au Mexique comme musicien dans la fanfare du corps expéditionnaire. Par la suite, il affirmera sans tressaillir que ses paysages exotiques sont nés là, devant l'éblouissement de la «jungle» mexicaine, au milieu des lions sauvages. Un mensonge qui transforme la biographie du Douanier Rousseau en un immense canular. Ses lions sont en fait issus d’un album à l'usage des enfants, intitulé Bêtes sauvages, visible dans l’exposition.
Mais qui est donc cette femme aux côtés d’Apollinaire ?
Henri Rousseau, grand ami et admirateur de Guillaume Apollinaire, lui proposa de faire son portrait. Pour cela, le peintre prit soin de bien mesurer son nez, sa bouche, son front, son corps tout entier… Résultat : un portrait parfait aux côtés d’une Marie Laurencin obèse… La jeune femme svelte s’offusque et crie au scandale. Le Douanier Rousseau lui répondit : « A grand poète, grosse muse »
Musée d’Orsay
Jusqu’au 17 juillet 2016
1 rue de la Légion d'Honneur, 75007 - M° Solferino (12)
Du mardi au dimanche de 9h30 à 18h
Nocturne le jeudi jusqu’à 21h45
Fermé le lundi
Tarif : 12€, Tarif réduit : 9€