Foujita, œuvres d'une vie (1886-1968)

Maison de la Culture du Japon à Paris
Du 16 janvier au 16 mars 2019

Du 16 janvier au 16 mars 2019 -
La Maison de la culture du Japon //

Découvrez l'exposition en vidéo :

La Maison de la Culture du Japon consacre sa nouvelle exposition au peintre Foujita. Beaucoup d’entre vous l’avaient découvert l’an dernier au musée Maillol – qui pour notre part – ne nous avait pas convaincus - mais ici, rien de comparable. L’exposition, paradoxalement aussi intime et confidentielle que riche et complète - redonne véritablement sa grandeur au peintre dandy, qu’on a trop souvent réduit à ses extravagances mondaines dans le Paris des années folles. Ici point de plumes et paillettes, l’artiste nous est présenté dans toute sa complexité, passant – certes – de ses excès des années 20, à ses questionnements plus profonds, artistiques et personnels. Retour à l’essentiel donc. Qui est vraiment Foujita ?
Ce que l’on en a retenu est simple : un homme excentrique à l’égo démesuré qui apparaissait dans les bals costumés en coolie quasiment nu, portant sur son dos sa compagne Youki dans une cage à oiseau. L’un des plus riches peintres de Montparnasse. Un peintre qui aime les chats et les peint à l’excès… Un peu mégalo et parano, cachant ses toiles sous son lit de peur qu’on lui vole son talent et qui avait pris le nom de Léonard à son retour à Paris en 1949.

Et c’est bien dommage de le réduire à tant de stéréotypes.

On remercie donc la Maison de la Culture de la Japon qui va aller au-delà de ces clichés, en dépassant aussi cette période faste des années folles, une production ignorée du public, dont beaucoup d’œuvres n’avaient jamais quitté le Japon.

Alors oui, on voit le Foujita qu’on connaît, et même plus regardez avec cette œuvre non terminée car l’artiste un peu diva s’était disputé avec son modèle, arrêtant sa peinture sur le champ. Mais pas que.

Ses chats que l’on retrouve ici dans une scénographie tout en épure, prennent tout leur sens : regards perçants qui ne regardent justement pas ce à quoi l’on s’attendrait… Ils nous fixent nous et non pas ces magnifiques déesses nues et alanguies. Sa palette que l’on connaissait réduite à des blancs nacrés et gris, va ici se décliner au fil du temps, assumant même des teintes électriques, presque incandescentes, comme avec ce portrait de Madeleine au Mexique, deux ans avant qu’elle ne meure prématurément à Tokyo. Ses autoportraits à la moustache chaplin laissent ici place à des peintures de guerre, sans aucun « look », le regard vif et le cœur meurtri. Même ses chats habituellement si calmes et mignons sont en pleine bataille, se livrant eux aussi une guerre sans merci.

L’exposition dévoile d’ailleurs des peintures de guerre de très grand format inconnues en France. Des œuvres réalisées alors qu’il est rentré au Japon, enrôlé comme peintre militaire. Des œuvres de propagande atypiques car il y est impossible de distinguer les camps des soldats. Qui est Japonais ? Qui est Américain ? C’est la violence de la guerre qui prime comme une manière de dénoncer silencieusement les atrocités de cette guerre. Des compositions qui ne sont pas sans rappeler celles de Delacroix ou Géricault.

On s’arrêtera devant ses mises en scène absolument surréalistes et presque délirantes lors de sa conversion au Catholicisme à son retour en France, dans un style résolument kitsch qu’on n’aurait jamais osé ne serait-ce que soupçonner… Figures étranges d’enfants aux airs de poupées de porcelaines, animaux sortis de fables, le tout mêlé à des inspirations de maîtres anciens, flamands ou italiens. Inclassable.

Cette première rétrospective complète du peintre en France nous aura, vous l’aurez compris, absolument conquis.

 

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Talentueux extravagant //

Tsuguharu Foujita, ce nom ne vous dit rien ? Rassurez-vous, vous n’êtes pas seul ! De cet artiste, nous avons surtout retenu ses extravagances qui faisaient les choux gras de la presse de son temps ! On se souvient d’un homme excentrique à l’égo démesuré qui apparaissait dans les bals costumés en coolie quasiment nu, portant sur son dos sa compagne Youki dans une cage à oiseau, qui cachait ses toiles sous son lit, de peur qu’on lui vole son talent et qui avait pris le nom de Léonard à son retour à Paris en 1949. C’est pourtant un peintre au talent immense, l’un des plus riches de Montparnasse. Il faisait preuve d’une grande minutie du détail et avait un trait presque calligraphique, typiquement asiatique. Il savait allier à la perfection ses racines japonaises avec l’art occidental. Ses œuvres réalisées pendant les années folles sont les plus connues, mais sa production après 1930 reste quasi ignorée du public. C’est là toute l’originalité de cette exposition. Il s’agit en effet de la première grande rétrospective de l’intégralité de l’œuvre de Foujita. Vous allez ainsi contempler ses toiles les plus célèbres de son séjour parisien, mais aussi découvrir ses peintures d’après-guerre en hommage à la France, pays dans lequel il finira sa vie, en passant par celles de ses voyages en Amérique latine, au Japon, en passant par la Chine et l’Asie du Sud-Est. C’est l’occasion pour le Japonais de retrouver sa place dans le panthéon des artistes.

This retrospective of Foujita shows us his whole career. The Maison de la Culture du Japon allows you to discover this Japanese artist of international renown.


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