Du haut de leur 15cm, ils dénoncent les travers de notre société ! Les personnages urbains d’Isaac Cordal
Avouez que sans plus pouvoir sortir de chez nous et en voyant les avenues désertes, on se sent tout petit face à l’étendue du monde. Et ça fait réfléchir.
L’idée du microcosme de l’homme opposé au macrocosme n’est pas nouvelle : sans avoir à remonter jusqu’aux Pensées de Pascal, on la retrouve chez l’artiste espagnol Isaac Cordal. Dans une série d’interventions et d’installations publiques nommée « Éclipses de Ciment », il met en scène de minuscules personnages d’une quinzaine de centimètres dans le milieu urbain.
Très anxiogènes, les scènes de vie qu’il crée ainsi visent à installer un malaise chez le spectateur, afin d’entraîner une réflexion sur la société et ses pratiques. Le « street artist » privilégie en effet des lieux de divertissement – rues passantes où venir se restaurer entre amis, où venir boire un verre, où danser – pour installer ses petits personnages. Il crée de fait un décalage flagrant entre les scènes de labeur qu’il donne à voir et la frivolité des activités des spectateurs. L’écart dimensionnel participe de cette remise en question : face au passant, les minuscules personnages semblent ratatinés sous le poids du travail qui les accable.
De quoi réfléchir sérieusement aux questions d’aliénation sociale, des dérives du néolibéralisme ou de l’environnement grâce à ce parcours initiatique qui invite à prêter plus attention au monde environnant.
A découvrir partout en Europe et dans le monde (Londres, Berlin, Paris, Barcelone, Milan, Bogota, San Jose, Bruxelles…)
Plus d'informations sur le site de l'artiste.