Un dessin de Verlaine et Rimbaud vendu 160 000 euros aux enchères
Le couple maudit, qu’une pétition récente voulait faire entrer au Panthéon, a de nouveau défrayé la chronique. Cette fois-ci pour une vente aux enchères de l’unique dessin de Verlaine et Rimbaud, tous deux représentés dans une rue de Londres. Réalisé par le peintre Félix Régamey en 1872, il a été vendu 160 000 euros ce mardi.
Une vente aux enchères inédite
On les reconnait au premier coup d’œil : Verlaine et Rimbaud, deux jeunes amants dans les rues de Londres. Le moustachu, tenant son journal avec sa canne et son cigare, accompagné de l’homme aux semelles de vent, pipe en main, l'air désinvolte. C’est ce dessin réalisé dans une missive de Félix Régamey adressée à son frère qui a ébranlé le marché de l’art. Une vente aux enchères de la maison Christies’s qui a eu lieu ce mardi 3 novembre à Paris, à distance, bien sûr, mais sans pour autant se faire discrète. Le prix est tombé : l’œuvre est adjugée 160 000 euros. Une somme considérable que la ville de Charleville-Mézières, présente à la vente, n’a pas pu renchérir.
Portrait unique du couple maudit
Souvent reproduit, mais jamais exposé, ce dessin est l’emblème de la célèbre fugue du couple maudit dans la ville londonienne, entre 1872 et 1873. Une arrivée en grande pompe que décrit Félix Régamey dans sa lettre à son frère : « Devine qui j’ai sur le dos depuis trois jours. Verlaine et Rimbaud – arrivant de Bruxelles – Verlaine beau à sa manière. Rimbaud, hideux. L’un et l’autre sans linge d’ailleurs. Ils se sont décidés pour le Gin sans hésitation – moi il est entendu que j’ai horreur de la boisson… ». Un témoignage véhément, qui ne fait pas la part belle à Rimbaud, comme en avait l’habitude l’entourage de Verlaine. Mais la maison Christies’s ne manque pas l’occasion de rappeler que cette période correspond aussi à l’une des plus créatrice du génial auteur des Illuminations.
Le saviez-vous ?
Rentré en France, Verlaine a dessiné à de multiples reprises des caricatures de son ancien amant dans sa correspondance. Présents dans la collection du couturier Jacques Doucet, ils sont conservés par la bibliothèque qui tient son nom, située en face du Panthéon. Une étonnante réserve qui dévoile des lettres pleines d’ironie et de talent.
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