La fabuleuse collection de Paul Signac mise à l'honneur dans l'exposition du Musée d'Orsay

Musée d'Orsay
Du 12 octobre 2021 au 13 février 2022

Tout le monde sait que pour être un bon artiste, il vaut voir ce que les autres ne voient pas.Et à ce titre, Signac était redoutable. La collection qu’il a constituée se chiffre à quelque 200 chefs-d’œuvre des plus grands de son temps : Monet, Degas, Cézanne, Matisse … Et il a fallu au Musée d’Orsay des années de travail pour réunir les archives de Signac, ses carnets d’achats, ses notes consignant chacune de ses toiles pour les retrouver dans des collections privées du bout du monde et nous les faire découvrir. Signac n’a pas fait de grandes études d’art mais là encore, il a un regard avisé. A à peine 16 ans, il se rend à l’exposition des Impressionnistes, s’assoit face à une toile, et se met à dessiner… Un épisode vite écourté par Paul Gauguin qui, en personne, le mettra à la porte, choqué qu’un jeune homme ose copier ses peintures. Mais Signac ne lâchera pas l’affaire et continuera toute sa vie à s’inspirer des peintres qu’il admire. Sa revanche sera prise en 1884 lorsqu’il co-fondera le Salon des Artistes indépendants (dont il sera d’ailleurs plus tard le Président, pendant 25 ans jusqu’à sa mort en 1935). Un privilège qui lui donnera, enfin, le loisir d’observer aussi longtemps qu’il le souhaite les chefs-d’œuvre qu’il aime… Mais la meilleure manière de regarder les œuvres quand on veut, reste encore de les avoir chez soi. L’exposition nous raconte cette fabuleuse aventure, celle d’un artiste collectionneur, éminent admirateur de Monet et Cézanne, dont il achètera d’ailleurs sa première toile à tout juste 22 ans. Signac sera le premier mécène à acheter une toile d’Henri Matisse, Luxe Calme et Volupté. Pour en faire l’acquisition d'ailleurs, il paiera 500 francs en or et 500 francs en peinture. Van Gogh lui offrira sa nature morte des Deux Harengs en remerciement à son ami venu le visiter à Arles. Il vouera toute sa vie un amour irréductible pour le travail de Seurat, dont il possèdera jusqu’à 80 chefs-d’œuvre aux côtés des toiles d’Henri-Edmond Cross avec ce tableau éminemment poétique et baigné de lumière, Air du soir ou Maximilien Luce avec ses peintures engagées et militantes, magnifiquement mises en scène ici. Ses œuvres s’échangent, au fil des opportunités ou des besoins financiers de Signac, comme Le Cirque, qu’il revendra après la guerre en imposant à son acquéreur de le léguer au Louvre après sa mort. Les toiles de Cézanne sont monnayées en Renoir, Seurat, ou Van Dongen. Trois ans avant sa mort, il achète enfin Le prodigieux Pommier en fleurs de Monet, œuvre qui annonçait déjà le « divisionnisme » si cher à Signac. Le Musée d’Orsay revient ici sur l’œil éclairé d’un collectionneur avisé, « révolutionnaire par tempérament » dans une sublime rétrospective célébrant toutes les nuances de l’avant-garde postimpressionniste.

 

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Les musées parisiens semblent s’être donné le mot : l’année 2021 sera celle de Paul Signac. Mais pour cette exposition, le Musée d’Orsay opte pour une approche inédite : présenter les chefs-d’œuvre collectionnés par ce peintre visionnaire, à la lueur de son amour pour l’avant-garde. Le jeune homme ne se destinait pourtant pas à une carrière artistique. Sa famille le rêvait architecte, il sera peintre. Le déclic : une toile de Monet, le père des impressionnistes. Le jeune Paul Signac, âgé tout juste de 16 ans, assiste à la quatrième exposition impressionniste, admire les œuvres de ses futurs maîtres, se met à dessiner... avant de se faire mettre à la porte par un certain Paul Gauguin. « On ne copie pas ici Monsieur ! ». Peu importe, sa route est déjà toute tracée ; il consacrera sa vie à l’avant-garde. Dès lors, cet autodidacte, court les expositions, étudie les œuvres de Degas, Guillaumin, Caillebotte – qui figureront tous dans ses appartements –, et demande conseil à Monet qui accepte de le rencontrer et dont il restera l’ami. Reconnu par ses pairs, Signac jouit d’un solide réseau et fonde, aux côtés de son alter ego Georges Seurat, la Société des artistes indépendants, qu’il préside de 1908 jusqu’à sa mort en 1935. Le théoricien épris de couleur profite de son statut en encourageant les jeunes artistes fauves et en achetant des œuvres controversées. En parallèle, le peintre divisionniste agrandit sa collection, privilégiant les toiles de ses amis néo-impressionnistes (Georges Seurat bien sûr, mais aussi Camille Pissarro, Maximilien Luce ou Henri-Edmond Cross) tout en s’intéressant au travail des Nabis, de Pierre Bonnard, Édouard Vuillard ou Maurice Denis. Tout au long de sa vie, Signac développe son audacieuse collection et devient même le premier mécène à acheter une toile d’Henri Matisse, Luxe Calme et Volupté. Dans cette vaste exposition, le musée d’Orsay revient sur l’œil éclairé de ce collectionneur avisé, « révolutionnaire par tempérament », qui amorça sa flamboyante collection dès l’adolescence, avec une toile signée par le maître de la Provence, Paul Cézanne. Une sublime rétrospective célébrant toutes les nuances de l’avant-garde postimpressionniste.

 


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