Exposition Edvard Munch en vidéo : le musée d'Orsay consacre l'auteur du Cri dans une flamboyante rétrospective
Musée d'Orsay
Du 20 septembre 2022 au 22 janvier 2023
Force est de constater qu’un artiste peut être mondialement célèbre et être paradoxalement l’auteur d’une œuvre méconnue. Edvard Munch souffre en effet d’une maladie bien rare, celle d’avoir été réduit à une seule image : Le Cri. Une toile rapidement élevée au rang d’icône au point d’éclipser l’intégralité de son œuvre. Pour réhabiliter définitivement la figure du peintre norvégien dans l’Histoire de l’art, le musée d’Orsay lui consacre une vaste rétrospective articulée autour de 150 chefs-d’œuvre... à l’exception du Cri qui n’a pu faire le déplacement jusqu’à Paris. Construite comme un cycle, l’exposition pourchasse ainsi les tourments de l’artiste, explorant ses thèmes de prédilection qu’ont été la solitude, l’amour, la disparition et la mort.
Les chapitres correspondent dès lors aux différentes crises existentielles traversées par le peintre au cours de sa vie et de ses 60 années de production. Des angoisses qui se devinent autant dans les lignes tortueuses de ses compositions que dans la palette agitée de ses associations colorées. Une manière, peut-être, de se jeter à corps perdu dans l’œuvre du peintre, où s’expriment les affres de son existence tragique.
Focus sur...
La mélancolie façon Munch
Voilà donc à quoi ressemblerait la mélancolie selon le peintre norvégien : un homme seul face à l’immensité de la nature, contemplant la mer comme le reflet de son âme. Entre 1891 et 1902, Munch réalise, en réaction à ses propres doutes, ainsi qu’à ceux de l’un de ses plus proches amis, une série de toiles dans laquelle nous retrouvons ce même motif, celui d’un personnage masculin tourmenté, accablé par le chagrin. Le paysage est à l’image de cet homme sombre et abandonné, en proie à ses démons les plus profonds. Témoin de l’histoire malheureuse de son ami, Munch exorcise avec cette toile une partie de son passé, étant lui aussi tombé amoureux d’une femme mariée.
Le baiser façon Munch
Nombreux sont ceux à s’y être frottés avant lui. Le peintre expressionniste qui restera célibataire toute sa vie, propose ici sa version du mythique baiser dans sa série La Frise de la vie, un projet artistique monumental illustrant chacune des étapes d’une relation entre un homme et une femme. Munch représente un couple uni s’embrassant passionnément, à tel point que les visages de ces deux figures anonymes plongées dans l’obscurité finissent par se confondre l’une et l’autre. L’artiste exprime, de cette façon, le sentiment d’appartenance et d’intimité par la fusion de ces deux êtres liés par un unique baiser.