Exposition André Devambez au Petit Palais en images, les vertiges de l'imagination
Petit Palais
Du 9 septembre 2022 au 5 février 2023
Comment faire rimer gravité et légèreté, maîtriser à la fois l’hyperréalisme et la caricature ? André Devambez, artiste de la Belle Époque, aura su concilier tous ces paradoxes, avec une légèreté qui lui est propre. Cette rétrospective ambitieuse propose de retracer le génie de l’artiste, en donnant à voir ses œuvres académiques les plus reconnues et les plus prestigieuses. Les visiteurs auront aussi le plaisir de découvrir un aperçu de la personnalité malicieuse de l’artiste, fin humoriste, par le biais de ses caricatures, dessins cocasses et de ses carnets intimes. Polyvalent, Devambez est à la fois peintre, graveur et illustrateur, et sait jongler avec les médiums avec une facilité déconcertante : huile sur toile, aquarelle…
Des sublimes paysages urbains de ses débuts, il évolue vers les scènes de genre, dont il est un véritable orfèvre. Ses vues plongeantes de la capitale, ses foules tourbillonnantes, ont la réputation de “donner le vertige” à quiconque y pose son regard. De son cadrage innovant naissent des toiles saisissantes, qui témoignent d’une maîtrise affinée des perspectives et du clair-obscur. Malgré son succès immédiat dans le genre, André Devambez s’affranchit rapidement des codes de l’académisme, en imposant son propre style, fantaisiste, moderne, indépendant et inventif, à travers de malicieux dessins pour enfants, des caricatures, des affiches et diverses lithographies…. Le tout témoigne d’une œuvre riche, sensible et débridée, au sein de laquelle l’humour s’acoquine avec le Grand Art.
Focus sur...
La Charge, boulevard Montmartre
La nuit est sombre, et la colère gronde dans ce tableau qui représente un affrontement de rue entre les forces de l’ordre et des manifestants. Sont-ils des anarchistes, des syndicalistes, ou encore des Dreyfusards ? L’histoire ne le précise pas, mais ce qui est sûr, c’est que cette impressionnante vue plongeante sur le boulevard Montmartre connaît un grand succès, par son impressionnant réalisme et son contraste surprenant. Loin de prendre parti, l’artiste constate ici la transformation des rues en arène politique, dans laquelle l’ambiance obscure et dramatique de la route s’oppose radicalement à l’atmosphère insouciante et colorée des trottoirs du boulevard.