Exposition José de Ribera en images : un apôtre du ténébrisme au Petit Palais

Petit Palais
Du 5 novembre 2024 au 23 février 2025

 

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Il est le fils spirituel d’un ange et d’un truand. Face à une œuvre de José de Ribera, difficile de ne pas songer à l’imaginaire brutal et poétique d’un Valentin de Boulogne, ou à la fureur et à la cruelle virtuosité d’un Caravage… Séduit par le réalisme cru de ses toiles, la gestuelle théâtrale et la violence implacable de ses noirs profonds, le Petit Palais célèbre aujourd’hui le génie précoce de cet apôtre du ténébrisme réputé « plus sombre et plus féroce » que le prince du clair-obscur.

Entre les bas-fonds de la Rome du vice et de la misère et le triomphe de la peinture napolitaine, cette exposition tragique aux accents irrésistiblement baroques retrace la carrière émaillée de scandales de l’artiste, brossant ainsi un portrait contrasté du peintre des infortunés, des martyrs et des suppliciés.

 

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Véritable théâtre des passions, ses tableaux, dessins et gravures illustrent sa volonté de peindre le pathos sans artifice en insistant sur la vérité des corps et des chairs, y compris lorsqu’il représente le Christ mourant dans trois Pietà réunies ici pour la première fois. Auteur d’une œuvre divinement profane, José de Ribera se condamne lui-même à développer le goût du drame dans des compositions toujours plus extrêmes, sanguinaires et farouches, à son image.

Focus sur…
Beauté, laideur et cruauté
L’orgueil est un vilain défaut. Inspiré par les Métamorphoses d’Ovide, le peintre immortalise sous un ciel bleu orangé l’épisode sanglant de l’écorchement de Marsyas par Apollon. Joueur de flûte au talent inouï, le satyre est condamné au pire des supplices en étant écorché vif par le dieu du chant et de la musique. Derrière cette histoire de vengeance, José de Ribera utilise le prétexte mythologique pour dévoiler des drapés irisés dignes de Titien et mettre sur un pied d’égalité canon de beauté et parangon de la laideur.

 

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Une allégorie odorante
Dis-moi ce que tu sens, je te dirai qui tu es. Pour cette allégorie de l’odorat, José de Ribera aurait pu se tourner vers une fleur délicate ou une fiole de parfum. Hélas, son attrait pour le grotesque et la provocation sont plus forts que sa raison. Le peintre de nature espiègle choisit de représenter un homme du peuple en haillons, à la barbe hirsute et au visage marqué, tenant entre ses mains… un oignon. Sur la table trône une gousse d’ail, ultime pied de nez aux allégories trop classiques de son temps.

 

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Ivresse dionysiaque
Embarrassante, déconcertante, impudente voire volontairement disgracieuse… Ce n’est pas certainement pas un hasard si la vision de Silène ivre telle une Vénus échouée sur le côté vous incite à détourner le regard. Si la toile, caricature assumée d’un tableau de Titien, compte parmi les œuvres les plus célèbres et les plus populaires des débuts de Ribera, le tableau marque aussi un véritable renversement parodique de l'esprit de la Renaissance vénitienne.

 

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PETIT PALAIS
Du 5 novembre 2023 au 23 février 2025
Avenue Winston Churchill, 75008 - M° Franklin D. Roosevelt (1/9)
Du mar. au dim. 10h-18h, ven. et sam. jsq. 20h, fermé le lun.
Tarif : 15 € - TR : 13 € - Gratuit -18 ans


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