Exposition Étienne Nasreddine Dinet à l'Institut du monde arabe en images
Institut du Monde Arabe
Du 30 janvier au 15 septembre 2024
Une terre ocre, des odalisques alanguies, un soleil rouge sous un ciel rose tacheté de mauve... À première vue, rien n’oppose l’œuvre incandescente d’Étienne Nasreddine Dinet à celle de ses camarades orientalistes. Ne voyons-nous pas dans sa palette chatoyante les mêmes couleurs que celles de Théodore Chassériau et les mêmes rituels immortalisés sous les pinceaux d’Eugène Delacroix ? Et pourtant, la trajectoire de ce peintre du désert, converti à l’Islam au crépuscule de sa vie, ne ressemble à aucune autre.
À travers la sélection d’une soixantaine de toiles lumineuses, l’Institut du monde arabe lève le voile sur l’héritage pictural du plus algérien des artistes français dont il est l’un des rares – si ce n’est le seul – à avoir échappé au procès du regard colonial. S’il ne résiste pas à certains fantasmes orientalistes avec ses indiscrètes scènes de nu, Étienne Nasreddine Dinet peint aussi le fellah et la houri dans leurs tâches quotidiennes, célébrant la beauté du peuple du soleil sous une profusion de bijoux étincelants et d’étoffes somptueuses. Une déclaration d’amour en peinture pour un pays dont le peintre épousa la terre, la foi et la cause jusqu’à devenir ce « maître de la peinture algérienne ».
Le saviez-vous ?
Contrairement à Dinet, Fromentin, Gérôme ou Delacroix, Jean-Auguste-Dominique Ingres n’a jamais mis les pieds en Orient. Son œuvre hantée par des odalisques lascives et les vapeurs sensuelles des harems est celle de tous les fantasmes.