Actu - Expo Banksy à Paris : pour ou contre ?
Une énième exposition d’œuvres de Banksy. Mais celle-ci semble différente... //
Arrêtez tout ! Des œuvres du légendaire street-artiste seront réunies à Paris dès le 1er juin 2019 au Musée du Graffiti de Paris. C’est Grégory (ou Arek de son nom d’artiste), un passionné de graffitis qui est à l’origine de ce musée insolite et secret. Cet ancien graffeur s’est donné pour mission de conserver ces œuvres d’art urbaines. Mais comment, autrement qu’en les photographiant ? Hé bien en faisant des demandes auprès des propriétaires des murs sur lesquels apparaissent des œuvres street art.
Ce dernier se considère presque comme un archéologue des temps modernes, et raconte : « J’ai récupéré un pan de mur du Forum des Halles lorsqu’il était en travaux pour 1€ symbolique. Mais parfois je suis face à un vide juridique, je ne sais pas à qui ça appartient. ».
Cette rétrospective présentera des graffitis que Banksy avait réalisés à Paris : pour conserver ces œuvres éphémères (et très convoitées), ce sont tout simplement des bouts de murs qui ont été « sauvegardés ».
Le communiqué disponible sur le compte officiel Facebook du musée laisse de nombreuses questions en suspens : « Incognito, les traces de sa venue que nous pensions disparues ont été gentiment conservées. Ces morceaux de murs, arrachés au passé et à la ville seront présentés en exclusivité lors de cette rétrospective de l'artiste. L'"accaparation" de bouts de mur orchestré par le Musée du Graffiti a pour motivation la sauvegarde de bouts d'histoire de l'art afin de replacer un artiste dans le temps et ses idées dans notre contexte. ».
Mais alors, qui a conservé ces graffitis ? Banksy lui-même ou un parisien anonyme ? Les commentateurs se déchaînent, et accusent le musée de vouloir profiter de la notoriété mondiale de Banksy.
On le sait, de nombreux amateurs d'art fustigent les institutions (le plus souvent des galeries privées) qui exposent des œuvres de Banksy pour engendrer un profit, que ce soit concernant la vente des billets d'entrée ou la vente des œuvres elles-mêmes. On a tous en tête La petite fille au ballon qui devait se vendre des millions de livres sterling pour devenir un objet d’art privé, et non plus public, comme le sont les graffitis et autres œuvres de rue.
La générosité du mystérieux artiste britannique n’est toutefois plus à démontrer, sachant que ce dernier avait fait un don au musée pour éviter sa fermeture en juillet dernier. Banksy approuverait-il cette exposition véritablement artistique et non pas commerciale ?
Une chose est sûre, que vous soyez pour ou contre la conservation (plus ou moins légale) de graffitis dans un musée, cette exposition risque d’ameuter le Tout-Paris !