Oscar Oiwa à Paris, on a vu son exposition (gratuite)
Maison de la Culture du Japon à Paris
Du 18 septembre au 14 décembre 2019
Oscar Oiwa, est une véritable star dans le monde de l’art contemporain. On se souvient de l’œuvre qu’il avait réalisée l’an dernier pour la Maison du Japon de Sao Paulo, une installation immersive à 360° appelée « Paradis » qui figure au nombre des plus grandes œuvres picturales du monde. Car c’est là toute la signature de l’artiste, nous immerger dans un monde sans échappée possible, nous plonger au cœur d’un univers tantôt enchanteur tantôt oppressant, illustrant d’une manière allégorique des villes vouées au chaos. Et quelle émotion ici face à ce triptyque original – réalisé spécialement pour l’exposition – une œuvre immense de près de 7 mètres de long et 2 mètres de haut. 3 panneaux monochromes, 3 villes olympiques - Rio, Tokyo, Paris -, des paysages urbains en mutation perpétuelle, accueillant en leur cœur le dépassement humain. Le sport comme unique rédemption ? Le dépassement de soi comme salut ? Ou la pression urbaine comme nouvelle aliénation ? A vous de voir. Un trait assuré et franc, au stylo marqueur noir, rempli de nuées tourbillonnantes, une fresque presque décorative de loin, des traits et des volutes qui s’enchevêtrent à l’infini. Ses toiles sont comme un livre à lire pendant des heures, sans début ni fin, libre à nous d’en écrire l’histoire. Oscar Oiwa est à mi-chemin entre le peintre d’Histoire contemporain et le dessinateur de bande dessinée, il cache dans ses immenses fresques des centaines de détails et d’énigmes. Et c’est effectivement en s’approchant que l’on mesure toute la portée symbolique et l’engagement de son œuvre. Et pour cause, auriez-vous remarqué que cet alignement de toiles monumentales constitue en réalité une œuvre complète ? Un portrait de Zeus, dieu d’Olympie, nous dit-il, non sans humour. Une vision presque hallucinée, des toiles à l’aspect phophétique, des œuvres aussi fascinantes que gigantesques dans lesquelles on se perd avec délice. Et si vous pensiez qu’Oscar Oiwa ne réalisait que des toiles en noir et blanc, eh bien apprêtez-vous ici à découvrir – c’est une première – ses œuvres peintes absolument extraordinaires, accompagnées par celles de deux artistes, la Japonaise Makiko Tanaka et la Française Camille Fontaine. Une exposition qui, on le rappelle, est totalement gratuite.
L'artiste, la ville et le jeu
A l'aube des Jeux Olympiques Paris 2024, notre capitale vit à l'heure du sport et c'est spécialement pour cette occasion qu’Oscar Oiwa a réalisé des dessins et peintures à l'huile inspirées par ce thème.
Brésilien d'origine japonaise touchant à toutes les disciplines, Oscar Oiwa est un artiste qui ne ressemble à nul autre avec son univers coloré et fantastique. On s'interroge devant des vues aériennes de villes mondiales, représentées comme étant le siège d'une humanité menacée par ses mutations. Ses toiles sont empreintes d'une poésie diffuse, dans un style qui tend souvent vers l'allégorie. Celui qui se dit inspiré par le parallèle entre le combat du sportif et celui de l'artiste a choisi comme sujet trois grandes villes olympiques dans lesquelles il a des attaches personnelles : Rio, Tokyo et Paris.
Un autre point de vue nous est offert sur ces villes et sur l'héritage du passage des jeux olympiques par trois plasticiennes, la Brésilienne Camila Oliveira Fairclough, la Japonaise Makiko Tanaka et la Française Camille Fontaine. Chacune enrichit la réflexion avec sa sensibilité personnelle et sa culture. Une présence des jeux à peine visible en filigrane pour la première, un hommage à la détermination des athlètes pour la deuxième et enfin des toiles vibrantes inspirées des infrastructures parisiennes pour 2024 : un panorama foisonnant pour appréhender cette grande fête du sport qui nous vient de plusieurs millénaires.
Parmi les nombreux ateliers et conférences organisés autour de cette très belle exposition, ne manquez pas l’expérience inédite de live drawing – par Oscar Oiwa en personne – le 18 septembre 2019.
While waiting for the Paris 2024 Olympics, broaden your reflexion about the games through the works of Oscar Oiwa and other visual artists at the Maison de la Culture du Japon.