Emmanuel Kasarhérou: le nouveau président du Quai Branly
L’ancien directeur du Centre Tjibaou à Nouméa, a été nommé mercredi 27 mai, président du Quai Branly-Jacques Chirac. Il est le premier Kanak à la tête d’un grand musée de l’Hexagone.
Souvenez-vous de Kanak.L’art est une parole, l’exposition la plus importante jamais réalisé sur la culture kanak. L’exposition avait été mise en œuvre grâce à trente ans de travail de recherche réalisé en grande partie avec l’immense volonté de Emmanuel Kasarhérou. Lui-même, fidèle au Quai Branly depuis 2011 en tant que responsable de la coordination scientifique du musée.
Partisan de la construction d’une « identité partagée », cet homme âgé de 60 ans se retrouve à présent à la tête du navire. Il succède, Stéphane Martin qui depuis l’ouverture du musée en 1998, se bat pour que le Quai Branly devienne et reste un lieu d’échanges et de dialogues des cultures avec une politique d’acquisition rigoureuse et volontaire.
Il est vrai que cette nomination incarne - en quelque sorte - une réconciliation avec l’Elysée. En 2007, lorsque le président Emmanuel Macron se rend en visite à Ouagadougou, un débat assez vif prend forme. Ce dernier oppose les partisans d’une libre circulation et d’échange des collections acquises par la France durant la colonisation et les militants favorables à une restitution définitive des œuvres en question.
Considéré comme étant un spécialiste des cultures océaniennes, la nomination d’Emmanuel Kasarhérou permettra peut-être d’apaiser les esprits et de donner lieu à une bonne entente culturelle. Les collections africaines, océaniques et asiatiques seront d’ailleurs de nouveaux accessibles à tous au Musée du Quai Branly à partir du 9 juin, à l'occasion de la réouverture du musée.