Face à la crise, le musée Rodin vend de nouveaux tirages
À situation exceptionnelle, recours exceptionnel. Le musée Rodin, qui a rouvert ses portes mardi 7 juillet après quatre mois de fermeture, fait face à d'importantes pertes financières. Pour combler un déficit de près de 3 millions d'euros, le musée compte sur la vente de nouveaux tirages originaux du sculpteur. Bien qu'inconnue du grand public, cette activité est en fait pratiquée par autorisation d'Auguste Rodin lui-même, depuis l'ouverture du musée en 1919 et, précise la direction du musée, bien qu'elle soit « aussi ancienne que l’institution, son développement n’est pas lié à la crise sanitaire ». En effet, le musée avait l'habitude de vendre une quarantaine de bronzes par an, ce qui représente environ un tiers de son budget annuel. Ces transactions, rares et réservées à quelques collectionneurs et institutions, permettent notamment de valoriser et de faire rayonner l’œuvre de l'artiste. Le musée prévoit toutefois, pour parer la crise économique, d'en proposer environ 130 à la vente d'ici la fin de l'année, en incluant un nouveau réseau de potentiels acheteurs que sont les galeries d'art, en France dans un premier temps.
L'Hôtel Biron, qui abrite le musée Rodin, faisait partie jusqu'en début d'année des dix musées les plus visités de France, avec une fréquentation annuelle de plus de 550 000 personnes l'an passé. La crise sanitaire a drastiquement menacé sa fréquentation puisqu'en temps normal, 75% de ses visiteurs viennent de l'étranger. Outre la vente de ses précieux bronzes, il compte ordinairement sur les recettes de la billetterie, de la boutique et du restaurant, ainsi que sur la location d'espaces et le prêt d’œuvres. Les droits de fonte, définis par Rodin en personne, fixent à 12 exemplaires le nombre de tirages originaux maximum réalisés par sculpture. Si certains chefs-d’œuvre ont déjà atteint ce nombre, comme c'est le cas pour Le Penseur, Le Balzac ou Les Bourgeois de Calais, il reste encore au musée de quoi affronter cette situation sans précédent.
Retrouver ici le communiqué du musée.