Découverte - Tom Friedman ou la beauté du quotidien
Une beauté du familier
Tom Friedman : ce nom vous est sans doute inconnu. Pourtant cet artiste américain est loin de rester dans l'ombre ! Depuis une exposition personnelle au MuMA, son œuvre est conservée dans de grands musées tels que le Metropolitan Museum of Art ou le Solomon Guggenheim Museum. Né en 1965 dans le Missouri, il s'est formé à la pratique artistique dans les universités de Washington et de l'Illinois pour travailler désormais sur des créations conceptuelles mêlant sculpture, peinture, dessin et installation.
Sa spécificité ? L'artiste réalise des œuvres humoristiques à partir d'objets du quotidien et de matériaux triviaux tels que la mousse de polystyrène, le papier d'aluminium, le papier, l'argile, le fil de fer et le plastique. Il modèle des formes résolument personnelles, renvoyant à des instants de vie où l'insouciance de l'enfance se mêle à des questionnements métaphysiques. Partir de l'ordinaire, c'est ainsi réinventer ce que l'on pensait connaître en y prêtant un regard tout neuf.
Avec cette sculpture créée à partir de cure-dents, Friedman dévoile ainsi l'aspect esthétique de cet objet familier, habituellement réduit à sa fonction usuelle.
Provoquer le regard
Bien que l'artiste soit remarqué pour son utilisation de matériaux prosaïques, il se concentre avant tout sur l'expérience provoquée chez le spectateur. Voir la poésie du quotidien, tel est son credo. "Je joue à la fois le scientifique et le sujet expérimental... cela a commencé comme un processus intellectuel, mais évolue vers une compréhension émotionnelle."
Transformer les matériaux, les mettre à l'épreuve, c'est avant tout une manière de métamorphoser le regard, pour nous rappeler à la contingence des choses passagères. Ces pailles en plastiques peuvent être de simples moyens de boire tout comme un objet d'art, leur évolution est infinie. Construire et détruire dans la répétition, c'est donc une façon pour Friedman d'apprivoiser le temps face auxquelles les choses s'unissent ou se divisent pour subsister.