Centre Pompidou : le festival Hors Pistes bascule en ligne
Les musées étant fermés pour une durée encore indéterminée, le festival d’art contemporain Hors Pistes, qui chaque année donne la parole à celles et ceux dont les créations et la pensée s’articulent autour d’images en mouvement, a dû opter pour une version virtuelle de sa 16ème édition.
« Peut-on imaginer et pratiquer une écologie des images ? ».
C’est autour de cette question que le festival proposera, du 1er au 14 février, une série de rendez-vous artistiques, rencontres-performances, dialogues et projections qui interrogeront la capacité des images à faire ressortir l’urgence environnementale et des artistes à alerter du danger qui nous guette. Chaque jour, le Centre Pompidou vous invite à prendre part à deux événements virtuels, accessibles gratuitement depuis le site du festival, dont une projection/rencontre chaque soir à 19h (sur réservation). Au programme, des courts-métrages inédits de la cinéaste américaine Kelly Reichardt – dont la rétrospective initialement prévue est reportée à l’automne –, des dialogues philosophiques, une rencontre entre l’anthropologue Philippe Descola et la documentariste Eliza Levy autour du film Composer les mondes, un festival de courts-métrages d’étudiants de la Sorbonne, une « leçon » quotidienne à partir d’une image marquante de l’année et bien d’autres événements. Vous pourrez également visiter l’exposition virtuelle « Matières d’image » où plasticiens et vidéastes, confrontant photographie argentique et imagerie numérique, sondent l’avenir dans les mutations du paysage et de ses reliefs.
En actant ainsi sa propre dématérialisation, 100% virtuelle et gratuite, les acteurs du festival entendent prendre toute la mesure du paradoxe dans lequel ils sont inévitablement pris : comment penser une écologie des images à l’heure du tout numérique, du flux continu, du partage illimité et instantané des images ? « [...] À mesure que les effets du changement climatique s’avèrent sous nos yeux dans des lueurs d’incendie, la tension s’accroît entre le souci de protéger l’environnement des effets destructeurs de l’activité humaine, et les formes de production, de circulation et de consommation des images », constate Mathieu Potte-Bonneville, directeur du département culture et création du Centre Pompidou. Les réflexions qui traverseront le festival tenteront ainsi de résoudre, du moins d’interroger, ces contradictions.
Alors vous aussi, venez prendre part aux débats dès le 1er février !