L'empereur romain, un mortel parmi les dieux dans l'exposition du musée de la romanité
L'empereur romain, un mortel parmi les dieux
Du 19 mai au 19 septembre 2021
Art, politique et religion : les portraits du pouvoir antique se dressent à la croisée des genres. C’est sous le règne d’Auguste, de 27 av. J.-C. à 14 ap. J.-C. qu’est élaboré le premier culte impérial. C’est aussi l’empereur qui, divinisé après sa mort, devient une sorte de héros glorifié par les portraits éternels. Ceux-ci figent aux yeux de tous un souvenir immortel de celui dont on retient la vertu du règne, tandis que la damnatio memoriae, outrage suprême, condamne à l’oubli en brisant leurs effigies ceux qui laissent derrière eux un héritage jugé amer, comme le furent Marc Antoine et Néron. Pendant son règne, le nom et l’image de l’empereur sont partout : statuaire, numismatique, architecture sont autant de support qui siéent son culte et son pouvoir, jusqu’à l’apothéose du défunt que décrète le Sénat et qui officialise sa divinisation. Le musée de la Romanité, en collaboration avec le musée du Louvre, nous offre une découverte fascinante de cet Occident romain où l’empereur est un homme entre l’homme et les dieux.
Le saviez-vous ?
Les types iconographiques choisis dans les représentations de l’empereur varient en fonction des messages politiques qu’elles contiennent. En toge, vêtement d’apparat du citoyen romain, il est convoqué comme haut magistrat. Si un pan de celle-ci est relevé sur sa tête, l’image engage alors sa fonction religieuse : chef de la religion publique et intermédiaire entre les hommes et les dieux, tandis que ses tenues militaires font référence à ses fonctions de chef de guerre. La nudité, quant à elle, appartient au type héroïsant et est imitée des statues de héros et d’athlètes.
Focus sur… Stèle de Licinia Flavilla et Adgennius Macrinus
Cette stèle funéraire date de la deuxième moitié du Ier s. ap. J.-C. Les deux écoinçons supérieurs figurent des dauphins, qui, selon la mythologie, conduisent les morts vers les îles des Bienheureux. A gauche de la stèle, les épis symbolisent l’abondance et la prospérité de l’Empire. La coiffure de la défunte, composée de quatre rangées de boucles en nids d’abeille, typique du règne des Flaviens, permet une datation précise, entre 70 et 100 ap. J.-C. L’inscription latine indique le nom et la fonction des défunts : à gauche, Licinia Flavilla, prêtresse de l’impératrice divinisée et à droite, Sextus Adgennius Macrinus. L’inscription met à l’honneur ses fonctions : Tribun de la 6e légion, haut magistrat, responsable des cultes et chef militaire. La sculpture est dédiée aux dieux Mânes, que deviennent les êtres décédés après leur divinisation.
Réservation obligatoire
Lien de réservationMUSÉE DES ROMANITÉS
Du 19 mai au 19 septembre 2021
16 boulevard des Arènes, 30900 Nîmes