Elle sculpte de minuscules et ravissantes fleurs en papier impressionnantes de réalisme
Raya Sader Bujana est une sculptrice qui ne cède pas au gigantisme, comme beaucoup de ses confrères, bien au contraire. Suivant l’adage disant que tout ce qui est petit est mignon, c’est vers les compositions en papier miniature qu’elle s’est tournée.
Sa série la plus importante, Tiny Big Paper House Plant, représente des plantes et des fleurs d’intérieur minuscules. Armée d’un scalpel et d’un stylo, elle dessine, coupe, plie, jusqu’à obtenir des créations de quelques millimètres. On ressent un plaisir certain à observer ces versions miniaturisées de nos pots de fleurs, fascinés par la précision et le détail dont Raya Sader Bujana fait preuve. Elle peut passer jusqu’à six semaines de travail pour une seule de ces créations chirurgicales.
L’artiste libano-vénézuélienne installée à Barcelone a affiné son regard esthétique lors de ses études d’architecture, dont on ressent l’influence dans la sensibilité délicate de ses réalisations : la composition, la couleur, mais aussi la texture, le volume, la lumière… La créatrice est aussi influencée par l’artisanat, tel le tissage et la vannerie. Son appétence pour la biologie s’éprouve dans la grande diversité d’espèces représentées, des fleurs en bouquets aux plantes tropicales.
Le matériau papier est central dans le travail de Raya Sader Bujana : pour elle, ses possibilités créatives et la versatilité de cette matière sont grandement sous-estimées. Elle ne se limite d’ailleurs pas aux fleurs : ses dessins réalistes au scalpel représentent aussi des danseurs, des athlètes, des animaux, de la nourriture… Créations qui ont attiré l’attention de nombreuses marques prestigieuses avec lesquelles elle a collaborés, comme Desigual, Coca, Swarovsky ou Nissan !
On ne se lasse pas d’admirer ces œuvres entre découpage, origami, dessin et sculpture dont chaque élément, qui peuvent être jusqu’au nombre de 150 pour une seule création, sont taillées à la main une par une. Chaque feuille, chaque pétale, chaque strie sont uniques et différentes de sa voisine. Un univers miniature foisonnant qui nous donne envie de devenir un minimoy, ou plus simplement d’installer une forêt entière sur le rebord de notre fenêtre.