Il crée des portraits magistraux sculptés à partir de fils de fer

 

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Darius Hulea est un sculpteur impressionnant : ses œuvres mastodontesques sont créées à partir de fils de fer mis en forme avant d’être soudés les uns aux autres. Le résultat, ce sont des portraits en 3D gigantesques.

Car ceux que l’artiste né en Transylvanie sculpte ne sont pas choisis au hasard : il dresse principalement le portrait d’écrivains, de philosophes, de musiciens roumains. Il s’inscrit pleinement dans la tradition des bustes classiques en hommage aux grands hommes. C’est sur le point de la technique qu'il diffère : ses portraits n’imposent pas le poids immuable et figé de la matière. L’accumulation de multiples fils en acier, en laiton ou cuivre, dont le mélange produit des effets d’ombres et de contrastes, donne une impression de mouvement, de fluidité, comme des coups de crayon rapidement griffonnés qui laissent la lumière passer. Cet effet est amplifié par l’absence de finitude de ses sculptures. Celles-ci ne sont pas fermées sur elles-mêmes, les fils métalliques sont coupés de manière ostensible, là où la soudure ne les a pas fixés, mélangés les uns aux autres, comme échappés. Cela produit une idée de prolongement et de mouvement, comme si les bustes étaient d’étranges apparitions fantomatiques matérielles et industrielles. Darius Hulea nous offre un regard sur l’intériorité des personnes représentées, un aperçu produit par ses sculptures toujours inabouties, en suspens.

Cette dimension industrielle, elle tient à l’héritage de Darius Hulea : son art est inspiré de ses grands-parents, dont l’un travaillait le bois et divers matériaux industriels, tandis que l’autre cousait et portait des motifs roumains géométriques traditionnels. Cet héritage dépasse bien le cercle familial, les modèles choisis en témoignent : Darius Hulea matérialise et rend visible à tous les hommes et femmes qui ont fait la nation roumaine d’aujourd’hui et qui sont reconnus à l’échelle internationale : Ionesco, Brancusi, Tristan Tzara… Grâce à ses sculptures, Darius Hulea rejoint ces artistes émérites, sa célébrité dans le monde de l'art allant croissante : ce dernier a remporté en 2013 le Prix Grigore Bradea, décerné au sculpteur le plus talentueux du pays. À l’international, il a aussi été reconnu en gagnant le premier prix des American Art Awards dans la catégorie sculpture figurative. Le rapport à la sculpture et la matière métallique du doublement diplômé en arts et design est de plus intellectualisé et questionné : il prépare actuellement un doctorat d’arts visuels sur la fragmentation et l'agglutination des métaux.

Toujours influencé par la sculpture classique et le grand art de la Renaissance, il représente aussi des héros mythologiques et des animaux épiques. Le mouvement insufflé dans les sculptures et encore plus époustouflant lorsqu’on observe ces sculptures figuratives d’êtres saisis en plein mouvement, de Poséidon sortant des flots aux chevaux en plein galop, la crinière au vent.

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