L'exposition majestueuse En route vers l'Impressionnisme au Musée de Lodève
Musée de Lodève
Du 1er octobre 2022 au 19 mars 2023
Embarquez dès maintenant dans les scènes pastorales de Camille Corot, laissez-vous bercer par les marines d’Eugène Boudin avant de traverser le XIXe siècle à l’ombre de ces somptueux paysages. Le musée de Lodève s’élance cet automne à la poursuite du mouvement fondé par Claude Monet en foulant les pas d’artistes virtuoses qui ont osé s’aventurer hors de leur atelier pour faire de la nature leur unique modèle.
L’exposition, riche de nombreux chefs-d’œuvre, met ainsi en avant les peintres ayant sillonné les routes avec une farouche volonté d’indépendance et tracé, dès les années 1820, leur chemin vers la modernité. Jules Dupré, Gustave Courbet, Auguste Renoir et Camille Pissarro, pour ne citer qu’eux, ont tour à tour cristallisé une nature exaltée, tantôt fidèle à la réalité, tantôt enrichie par l’écoute de leurs émotions. Des peintres de l’École de Barbizon aux explorations chromatiques de Josef Sima, l’institution revient sur l’évolution des représentations du paysage en peinture, orchestrant une promenade à ciel ouvert autour de ces artistes virtuoses capables de saisir sur le vif une image fugace et éphémère. Une plongée unique dans l’œuvre délicate de ces paysagistes capteurs de lumière, à l’origine d’une nouvelle ère.
Focus sur...
Les rochers de Belle-Île
Nous le savions obsessionnel. Bien avant ses séries sur Les Meules, Les Peupliers ou ses innombrables versions de la Cathédrale de Rouen, Claude Monet s’entiche, à l’aube de ses 50 ans, de Belle-Île-en-Mer. Le père de l’impressionnisme, en quête de nouveaux paysages, y séjourne du 12 septembre 1886 au 25 novembre de la même année, délaissant pour quelques mois seulement sa Normandie chérie pour la nature impétueuse de la Bretagne. La région met cependant à mal la fougue de l’artiste et son tempérament d’éternel insatisfait. L’Île impose en effet au peintre son temps changeant, ses chemins rocailleux et ses incessantes variations de lumière. D’abord décontenancé par cet environnement peu facile à apprivoiser, Claude Monet qui ne souffre heureusement pas du vertige finit par se frayer un chemin en haut des falaises bretonnes en plantant son chevalet au bord du précipice. Amoureux du ciel et de la mer, l’artiste réalise là-bas 39 toiles, dont celle-ci, parfait exemple des côtes escarpées de la Gascogne. Monet pousse ici à son paroxysme son sens de la couleur dans cette évocation de la roche Guibel avec ses forts contrastes entre ombres et lumières, rendus possibles par l’emploi de couleurs complémentaires dans les zones saturées de soleil. Rouge, rose, vert, mauve, bleu et violet… L’artiste multiplie les pigments pour retranscrire ce paysage contrasté dans lequel nous retrouvons l’influence discrète mais latente des estampes japonaises admirées par Claude Monet.
MUSÉE DE LODÈVE
Du 1er octobre 2022 au 19 mars 2023
Square Georges Auric, 34700 Lodève