Van Eyck au musée du Louvre : l'exposition en images
Musée du Louvre
Du 20 mars au 17 juin 2024
Vous l’aviez remarqué ? Ce minuscule personnage au turban rouge situé en arrière-plan serait contre toute vraisemblance un autoportrait discret de Van Eyck. Et ces scènes de l’Ancien Testament peintes sur les chapiteaux des pilastres, les aviez-vous seulement aperçues ? À moins que votre attention ne se soit naturellement portée sur ces lapins sculptés écrasés au pied des colonnes de marbre, expression terrible du châtiment divin sur les plaisirs de la chair. Vous le savez, le diable se cache parfois dans les détails... Le Louvre l’a bien compris et passe au crible l’un des plus beaux joyaux de sa collection en révélant les secrets les mieux gardés de la célébrissime Vierge au chancelier Rolin fraîchement restaurée. Une mise en beauté qui vient à point pour cette vieille dame qui n’avait pas fait l’objet d’une quelconque restauration depuis son entrée au Louvre en 1800.
Une fois débarrassé des couches de vernis oxydé, le musée le plus visité du monde est aujourd’hui fin prêt à percer les mystères du seul et unique tableau de Van Eyck conservé entre ses murs. Sous ses robes de brocart brodées d’or et d’argent, que dit la toile de la luxure, de la vanité, du péché originel et du salut éternel ? Que symbolise la pie sur la balustrade si ce n’est la mort et le paon l’immortalité ? Quelles villes ont donné naissance à ce Jérusalem céleste ? Que cache le visage impassible du commanditaire agenouillé face à la Vierge engloutie sous un épais manteau rouge orné de pierres précieuses ? Tant de questions autrefois laissées sans réponse.
Heureusement, cette flamboyante exposition lève le voile sur ce chef-d’œuvre absolu de l’Histoire de l’art grâce à la réunion historique d’une soixantaine de panneaux peints, manuscrits, dessins et bas-reliefs mis en regard avec l’œuvre divine du maître flamand. Certains détails resteront malheureusement invisibles à l’œil nu comme ce repentir de Van Eyck qui avait initialement instauré un jeu de regard entre l’Enfant et Rolin avant de faire machine arrière à la demande du duc de Bourgogne ou ce dessin révélé à l’infrarouge d’une grande bourse pendue à la ceinture du chancelier, un symbole de richesse ou d’avarice qui n’aurait pas été de mise dans un tel chef-d’œuvre de piété religieuse.
Le saviez-vous ?
Quand Van Eyck faisait l’objet de toutes les convoitises… Son mythique Agneau mystique a été volé sept fois en l’espace de 600 ans. Parmi les ravisseurs, on retrouve l’armée française à la fin du XVIIIᵉ siècle, le sacristain d’une cathédrale et le dictateur Adolf Hitler.