Les Chefs-d’œuvre de la Galerie Borghèse en images : l'exposition italienne signe la réouverture du Musée Jacquemart-André
Le Musée Jacquemart-André rouvre ses portes et nous fait découvrir les chefs-d'œuvre de la Galerie Borghèse.
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Nous attendions sa réouverture depuis plus d’un an. Après d’importants travaux, le Musée Jacquemart-André profite des dernières lueurs de l’été pour nous révéler un merveilleux décor fait de bois sculptés, de tapisseries anciennes et de dorures éblouissantes. Si le plafond peint par Tiepolo dans le luxuriant jardin d’hiver vaut à lui seul le coup d'œil, le véritable spectacle se passe à l’étage avec la présentation de tout nouveaux locataires…
Caravage, Raphaël, Carrache, Bernin, Botticelli : pour la première fois de son histoire, une partie de la célébrissime collection de Scipion Borghèse voyage à l’étranger, quittant l’écrin de la Ville Éternelle pour celui de la Ville Lumière. Tiré de son sommeil, le Musée Jacquemart-André dévoile ainsi des trésors nationaux qui n’ont que très rarement été prêtés par le passé.
Articulée autour d’une quarantaine de chefs-d’œuvre, cette fastueuse exposition oscillant sensiblement entre colorisme vénitien et imaginaire baroque, nous donne toutes les raisons de s’emballer pour l’audacieuse théâtralité maniériste de Véronèse, d’admirer la palette chaude et veloutée du Titien avant de s’éprendre de la douce Léda, épouse du roi déchu de Sparte Tyndare, d’après le polymathe Léonard de Vinci, incarnation parfaite du génie universel.
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Un Caravage faussement sage
Son visage est sans doute l’un des plus célèbres de l’Histoire de l’art. Avec sa tête légèrement renversée, son épaule dénudée et sa bouche entrouverte, ce portrait cristallise presque toutes les obsessions du peintre lombard : le pouvoir des ombres, la fièvre adolescente, le souffle érotique. L’abondance et la fraîcheur des grappes de raisins et des figues bien mûres s’opposent ici à l’imperfection des feuilles sèches et des fleurs fanées comme ternies par le temps. Une allégorie sur l’éphémérité de la jeunesse incarnée ici par la figure du jeune homme, symbole ultime du fruit défendu…
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Une mystérieuse Dame à la licorne
Chien ou licorne ? Vierge ou épouse ? Réalisé quelques années avant La Joconde puis lourdement repeint à la fin du XVIIIᵉ siècle, ce portrait d’une jeune fille habillée à la mode florentine du début du XVIᵉ siècle collectionne les paradoxes. Si la licorne et la perle blanche sont emblèmes de vertus, des radiographies de 1959 ont révélé qu’à l’origine la dame tenait entre ses bras un petit chien, symbole de fidélité conjugale.
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Une Sybille extatique
Scipion Borghèse a-t-il emprisonné Le Dominiquin pour le contraindre d’achever le portrait prophétique de cette Sybille ? Difficile à dire mais la légende raconte que le cardinal n’a pas hésité à retenir le peintre dans ses quartiers pour s’assurer de l’avancée de ses commandes… Toujours est-il que Le Dominiquin a soigné le portrait de la jeune prêtresse, apportant une attention toute particulière à son visage expressif, au jeu de textures et de drapés, combinant ainsi la grandeur baroque avec une certaine retenue classique héritée des Carracci.
MUSÉE JACQUEMART-ANDRÉ
Jusqu'au 5 janvier 2025
158 bd Haussmann, 75008
M° Miromesnil (9/13) - Tlj. 10h-18h,
ven. jsq. 22h, dim. jsq. 19h - Tarif : 18 €
TR : 9,50/17 € - Gratuit -7 ans