Un plumage trop parfait, une forme trop lisse, une harmonie qui sonne faux. Chez Kate MccGwire, la beauté cache toujours un trouble. Ses sculptures de plumes, d’apparence somptueuses, ondulent comme des corps hybrides, hésitant entre l’animal et l’organique, entre l’attirance et l’inquiétude. La galerie Les Filles du Calvaire invite l’artiste britannique à jouer sur cette faille imperceptible pour faire basculer l’ordre naturel des choses.
Dans ses installations, certaines surfaces vibrent étrangement, les textures se contredisent, le cuir froissé d’agneau côtoie la douceur immaculée des plumes d’oiseau. Tout semble vivant, en mouvement, prêt à muter sous nos yeux. MccGwire pousse encore plus loin son art du détournement en récupérant des matériaux oubliés : bois d’anciennes vitrines, résidus d’imprimante 3D, contreplaqué abandonné, transformés en formes nouvelles. Plus troublant encore, elle utilise une encre noire fabriquée à partir de gaz d’échappement pour composer des collages vaporeux, comme des empreintes fantômes. Ici le beau et l’étrange se confondent, et rien n’est tout à fait ce qu’il semble être. Une anomalie subtile qui dérègle notre perception, un battement d’aile à contretemps qui fait vaciller le réel.

GALERIE LES FILLES DU CALVAIRE
Jusqu’au 21 juin 2025
21 rue Chapon, 75003 - M° Rambuteau (11)
Mar. 14h-18h30, du mer. au sam. 11h-18h30, fermé dim. et lun.
Entrée libre
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