Banksy : sa nouvelle œuvre se déploie au milieu des ruines
Une nouvelle œuvre de Banksy a pris place dans la ville de Borodianka, en proche banlieue de Kiev. C’est sur son compte instagram que l’artiste a partagé sa nouvelle œuvre en publiant des clichés dans la nuit du vendredi 11 à samedi 12 novembre.
Mais que fait-elle ? Dansant entre les ruines, se jouant des bombes et des soldats, une ombre joyeuse a pris quartier dans cette ville ukrainienne. Silencieuse et minuscule, elle affronte les éléments. Coincée au milieu des immeubles gris, petite fille paraît soudain bien grande. Malgré sa tenue de ballerine, le froid ne l'effraie pas plus que le fracas. Qui est-elle ? Son visage est inconnu. Ses cheveux sont attachés en un chignon. Elle est inexpressive. C’est peut-être une enfant ukrainienne. Ou peut-être vient-t-elle d’ailleurs. Une ombre noire marque ses traits, tout comme ses membres, mais une auréole blanche l’illumine avec parcimonie. Figure d’espoir au milieu du noir, la petite fille est désinvolte.
Banksy est de retour ! L’artiste continue de se balader dans tous les recoins de la Terre pour y parsemer ses œuvres engagées. Après avoir pris position pour différents conflits dans le monde, c’est au conflit Ukrainien qu’il décide de s’attaquer. Comme à son habitude, Banksy use de l’espace pour y intégrer ses éléments. Ici, cette œuvre réalisée au pochoir tient place sur un bâtiment en ruine. Tout en bas du bâtiment marqué par l’effondrement, se distingue une silhouette de ballerine. En pleine acrobatie, la silhouette s'appuie sur des graviers, faisant des ruines son support.
Sur instagram, l'œuvre s’accompagne d’une légende simple “Borodianka, Ukraine.”. Occupée par l’armée russe du début de la guerre jusqu’au mois d’avril, la ville récemment libérée reste marquée par les traces de l’invasion. Victorieuse mais meurtrie par la destruction, la torture et la mort, la ville ne compte désormais plus qu’une centaine d’habitants.
Toujours sans dogmatisme et avec discrétion, Banksy prend une position forte, comme il en a l’habitude. On retrouve dans cette œuvre toute sa malice et sa finesse. D’autres dessins au pochoir ont été remarqués aux alentours, sur un mur d’un autre bâtiment de Borodianka et sur un bâtiment situé dans la ville d’Irpine à proximité de Kiev. On y voit notamment une gymnaste danser avec un ruban, ainsi qu’un enfant judoka battant à plate couture un adulte (clin d'œil au sport préféré du président Vladimir Poutine). Tous deux prennent place au milieu des ruines.
Sur Twitter, le ministre de la défense ukrainienne s’est exprimé en accompagnant ses propos de l'œuvre des judokas, explicitant ainsi la métaphore pouvant être suggérée par le dessin : “ Nous sommes plus forts que David, ils sont plus faibles que Goliath.”
Une phrase qui résume toute la profondeur de ce message attendrissant, frappant par sa simplicité.