Exposition Le vœu de Marguerite Maeght : Chagall, Giacometti, Ubac et Bazaine en lumière au Musée des Beaux-Arts de Draguignan
Musée des Beaux-Arts de Draguignan
Jusqu’au 22 septembre 2024
C’est un secret bien gardé. Sur les hauteurs des Arcs-sur-Argens, dans la chapelle sacrée de Sainte-Roseline, se cache le plus bel héritage de Marguerite Maeght : une commande atypique à ses amis artistes parmi lesquels Diego Giacometti et Marc Chagall afin de métamorphoser le décor intérieur d’un monastère oublié. Une histoire originale et largement ignorée, mais aujourd’hui révélée par le musée des Beaux-Arts de Draguignan. Riche d’esquisses, de documents préparatoires, d’archives audiovisuelles et graphiques, cette exposition nous plonge aux premières loges d’un chapitre méconnu de l’Histoire de l’Art, en conjuguant tradition et modernité, piété populaire et liberté créative, avec d’un côté les grands dessins, maquettes et aquarelles des vitraux réalisés par Raoul Ubac et Jean Bazaine ; de l’autre les deux grands plâtres préfigurant les bas-reliefs du Miracle des roses composé par Diego Giacometti. Face au mobilier liturgique du sculpteur, Chagall, plus habité par les sujets bibliques, se charge d’une mosaïque murale sur laquelle se prépare Le repas des Anges. Une œuvre sensible et collective à laquelle s’ajoute une installation contemporaine de Nina Laisné, où une mélodie traditionnelle très proche des chants d’oiseaux fait écho à quatre tableaux peints à la manière des écoles flamandes du XVIᵉ siècle. Quand le sacré et le profane ne font plus qu’un.
Peinture, vitrail, tapisserie, sculpture, Marc Chagall était un expérimentateur. Quelle émotion ici de découvrir l’un de ses plus grands chefs-d’œuvre de mosaïques. Nichée dans la Chapelle Sainte-Roseline aux Arcs-sur-Argens, Le Miracle de sainte Roseline de Marc Chagall est une pièce magistrale, réalisée en collaboration avec le mosaïste Michel Tharin en 1975. En s’éloignant de la peinture, l’artiste ouvre de nouvelles perspectives artistiques, explorant autrement la lumière, les matériaux et la couleur sous des formes monumentales qui dialoguent harmonieusement avec l'architecture. Cette œuvre est l’une des très rares mosaïques de Chagall à traiter d’une thématique religieuse. Cette mosaïque monumentale, de 6,48 mètres par 5,70 mètres, est lovée sous un arc en plein cintre et représente un festin céleste préparé par deux anges majestueux. À droite, sainte Roseline, représentée avec des ailes, symbolise son rôle d’intermédiaire divin. La scène se déroule sur un fond d’Avignon baigné par un soleil radieux, entouré de milliers de fleurs évoquées par des touches de couleur vives, rappelant le miracle des roses où Roseline, surprise par son père alors qu’elle cachait des aliments pour les pauvres, dévoila une brassée de roses lorsqu'elle ouvrit son tablier. Chagall, fidèle à son amour pour les traditions artistiques, puise son inspiration dans l'icône russe du XVᵉ siècle, La Trinité de Roublev, pour la composition de cette œuvre. La mosaïque de Chagall, avec ses tesselles de marbre mat aux nuances de blancs et de crèmes contrastant avec les carreaux de pâte de verre colorés et brillants, crée un jeu de lumière fascinant.
MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE DRAGUIGNAN
Jusqu’au 22 septembre 2024
9 rue de la République, 83300 Draguignan
Autour de l'exposition...
Et si vous admiriez de vos propres yeux le décor moderne de la chapelle Sainte-Roseline ? À vingt minutes à peine du musée des Beaux-Arts de Draguignan, vous attendent l’imposant lutrin en bronze de Giacometti et l’œuvre spirituelle de Chagall dont les éclats de couleurs lumineux correspondent avec celles diffuses des vitraux chamarrés d’Ubac et Bazaine.
CHAPELLE SAINTE-ROSELINE
Route de Sainte-Roseline, 83460 Les Arcs