Spécial château Île-de-France: Le Château des Roches, dans l’âme de Victor Hugo
CHÂTEAU DES ROCHES - MAISON LITTÉRAIRE DE VICTOR HUGO
45 rue de Vauboyen, Bièvres
On imagine toujours Victor Hugo en grandiloquence. Sur les barricades, en exil, dans son hôtel de Guernesey ou face à la mer. On l’imagine écrire, débattre, tonner.
Mais ici, à Bièvres, dans cette maison discrète qu’on appelle aujourd’hui la Maison littéraire de Victor Hugo, il se tait. Il respire. Il écoute. Car ce Château des Roches, ancienne demeure d’un certain Louis-François Bertin — directeur du Journal des Débats — n’est pas une maison d’écrivain classique. Victor Hugo n’en est pas le propriétaire. Il en est l’invité. Et quel invité : il y séjourne régulièrement dans les années 1830 avec ses enfants, entouré d’amis de plume et de pensée. Ingres y dessine. Liszt joue. Chateaubriand médite. Berlioz passe. Un salon romantique, au vert. Un lieu où l’on pose ses valises entre deux chefs-d’œuvre, où la littérature se murmure entre deux promenades.
Aujourd’hui, la maison est un musée. Et elle le dit bien : on n’est pas là pour recréer un décor. On est là pour sentir ce que Hugo a semé. Dans les salles, on découvre des lettres manuscrites, des éditions originales, des portraits, des objets personnels, et surtout, un Hugo engagé, visionnaire, dessinateur, penseur du monde. Pas le poète statufié, le Hugo vivant. Et autour de la maison ? Dix hectares de parc. Un étang, des arbres centenaires, des allées qui serpentent comme des vers libres. Le lieu idéal, disait-il, pour “se déprendre de soi-même.”
EXPOSITION
Victor Hugo et Les Misérables - De la réalité à l’idéal
Il y a les pages qu’on croit connaître par cœur. Jean Valjean, Cosette, les Thénardier, Javert. Et puis il y a ce que Victor Hugo y a glissé : la misère des enfants, l’injustice faite aux femmes, la cruauté du système pénal, les inégalités d’un monde sans éducation. Les Misérables, ce n’est pas qu’un roman. C’est une déclaration d’humanité.
Dans les salles du château des Roches, nous suivons le cheminement d’un géant qui voulait réparer le monde par les mots. Nous découvrons ses brouillons, ses lettres, ses corrections — jusqu’à l’ultime épreuve avant impression, annotée de sa main, aujourd’hui classée Trésor national. Autour, des prêts exceptionnels venus de la Maison Victor Hugo à Paris, de la BnF, de la bibliothèque du Sénat, nous exposant la pensée sociale de l’écrivain. Et en filigrane, son combat pour l’idéal, celui qu’il portait à travers Jean Valjean, figure d’expiation et de justice. L’idéal que la littérature, croyait-il, pouvait encore faire advenir. Engagé, bouleversant, inlassable, l’exposition éclaire un autre Hugo. Non pas figé dans une statue de bronze, mais debout au milieu des misérables.
CHÂTEAU DES ROCHES - MAISON LITTÉRAIRE DE VICTOR HUGO
45 rue de Vauboyen, Bièvres
Jusqu’au 30 novembre 2025