L'Orient des peintres

Musée Marmottan Monet
Du 7 mars au 21 juillet 2019

Qui n’a jamais rêvé de partir loin, au soleil, vers un ailleurs merveilleux ? C’est le cas des plus grands peintres, d’Ingres à Renoir, de Matisse à Kandinsky, tous réunis ici au sublime musée Marmottan Monet, autour d’une même fascination pour l’Orient. Nous sommes au XIXe siècle, et les artistes se prennent à rêver d’Orient, aidés par les conquêtes napoléoniennes qui ont ouvert de nouvelles perspectives, des paysages insoupçonnés, des cultures méconnues, un nouveau monde pas si lointain… Cet orient devient la nouvelle Rome, comme une nouvelle étape indispensable à la formation des artistes. Ici une 50aine de chefs-d’œuvre s’enchaîne dans les superbes salles de cet hôtel particulier, nous invitant à un enivrant voyage. Nous sommes à l’aube de l’ère industrielle, on ne fait plus que rêver de voyages, ils sont désormais à portée de tous... ou presque. Une fascination qui ne cèdera pas au XXème siècle, nourrissant les avant-gardes pour inventer un art nouveau, aux portes de l’abstraction. Car l’orientalisme ce sont les motifs, les civilisations certes, les étendues de désert, les tenues brodées de mille bijoux, ces femmes inaccessibles au regard envoûtant, des dorures et des couleurs foisonnantes, une lumière baignée de soleil, un doux parfum d’épices...  De "La Petite Baigneuse" d’Ingres aux œuvres de Paul Klee ou Kandinsky, c’est tout le cheminement artistique vers un orient parfois vécu mais souvent fantasmé qui se déroule ici. Comment Ingres a-t-il conçu son chef-d’œuvre de la Grande Odalisque ? Nous découvrons ici des pièces exceptionnelles, préparatoires, inédites… Delacroix est là aussi, aux côtés de Chassériau, avec tous deux une vision plus réelle mais empruntant toujours à la tradition classique. La Vénus intouchable est ici remplacée par un harem interdit et secret, éminemment sensuel. Tradition et imaginaire s’entremêlent. Les paysages sont alors rythme par des couleurs chaudes, ensoleillées, privilégiant la couleur à la forme, à la limite de l’abstraction. La narration est réduite à l’essentiel, la composition prime, la palette s’émancipe. On pense ici à Albert Marquet et Camoin pour les paysages, Émile Bernard et Henri Matisse pour la figure humaine, tout en épure. D’un Orient rêvé et idéalisé, ne restera que la couleur, pure, essentielle, effaçant progressivement les motifs orientalistes et autres mosaïques islamiques. Un voyage qui a changé le cours de l’Histoire de l’Art et qui nous a à notre tour, bouleversés.

 

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FANTASME OU RÉALITÉ ?

De Napoléon Ier, on sait qu’il a été le premier empereur des Français, le grand vainqueur de la bataille d’Austerlitz et un grand chef militaire. Mais savez-vous qu’il a également mené de grandes expéditions en Orient ? Qu’il a surement été, si non à l’origine, un protagoniste de l’engouement pour l’Orientalisme au XIXe siècle ? Grâce à ses conquêtes, cette région lointaine, méconnue et fantasmé par les Européens, a été cartographiée et dessinée avec plus de précisions. Ces nouvelles découvertes ont poussé certains artistes à se rendre sur place pour vérifier si leur vision de ces territoires était réelle, à l’image de Théodore Chassériau qui a peint Danseuses marocaines après avoir séjourné à Alger. D’autres, au contraire, ont continué à peindre un Orient rêvé comme Ingres qui a réalisé La Petite Baigneuse ou La Grande Odalisque alors qu’il n’a jamais voyagé. Au fil du temps, l’art a évolué grâce à une connaissance plus réelle de ce pays, mais il a toujours été alimenté par la tradition et l’imagination. L’exposition montre comment l’Orientalisme a traversé tout le siècle et toute l’Europe jusqu’à l’orée du XXe siècle où les avant-gardes se sont emparées de ces expériences pour inventer un art nouveau. Vous découvrirez comment les jeunes femmes dans les hammams ou les harems étaient complètement fantasmées par les artistes comme Félix Édouard Vallotton dans son le Bain Turc ou Henri Matisse dans son Odalisque à la culotte rouge et la façon dont les paysages se sont de plus en plus épurés, jusqu’à devenir presque géométriques. Vous serez marqué par l’évolution flagrante entre le Pays de la Soif d’Eugène Fromentin et Innenarchitektur de Paul Klee, en passant par Arabische Stadt, Ville arabe par Kandinsky. Saurez-vous distinguer l’Orient rêvé de la réalité ?

The East was often painted by artists in the 19th and early 20th century. Some painters want to paint the reality of the country while others prefer to imagine it.

 

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Vous voulez en savoir plus sur l'exposition ? On vous présente un des chefs-d’œuvre d'Eugène Delacroix ...


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