Jeff Koons, le roi du kitsch, orchestre le Mucem dans une nouvelle exposition
MUCEM
Du 19 mai au 18 octobre 2021
Certains sont fascinés par ses créations kitsch à souhait, exposées dans les plus grandes institutions du monde entier, tandis que d’autres y voient une faute de goût, jugeant son art trop médiatisé. Une chose est sûre : Jeff Koons ne laisse personne indifférent. Né en 1955 en Pennsylvanie, le plus controversé des artistes contemporains s’est fait connaître pour ses ready-mades haut en couleurs, jouant de la frontière entre culture élitiste et culture de masse. En se mettant en scène dans des portraits extravagants, le plasticien américain aime provoquer en adulant les paillettes de la célébrité et la folie des enchères. Grand héritier du pop art et du minimalisme, ce touche-à-tout détourne les jouets d’enfant, les images publicitaires et les objets du quotidien en de grandes figures archétypales de la société consumériste. En réaction à l’habituelle rébellion des avant-gardes, Koons veut surtout donner à voir des icônes de notre temps sans hiérarchie de valeurs.
Autour de 20 œuvres emblématiques issues de la Collection Pinault, l’artiste s’apprête désormais à dialoguer avec les chefs d’œuvres d’art populaire du Mucem. Depuis la série The New jusqu’aux pièces iconiques de Celebration, ses célèbres Balloon Dog, Lobster et Dutch Couple côtoient plusieurs centaines d’objets pour jouer avec leur plasticité et leur polysémie. Moulages de plâtre décoré, acier inoxydable fluorescent, aluminium polychrome… le roi du kitsch multiplie les techniques jusqu’à la création assistée par ordinateur pour ses peintures en grand format. Il est bien le seul à pouvoir nous accueillir avec un aspirateur exposé dans du plexiglass et à nous saluer avec un oiseau monumental en acier translucide. Mais qu’il séduise ou qu’il choque, ses provocations valent incontestablement à l’artiste d’occuper le premier rang de l’art contemporain depuis plusieurs décennies.
Focus sur… Jeff Koons, Lobster, 2003
Réalisée en aluminium polychrome, Lobster représente une bouée en forme de homard suspendue par une chaîne d’acier de 145cm de long. Imitant la matière gonflable, elle dévoile la « surface pure sans altération » recherchée par l’artiste. Avec cette œuvre, Jeff Koons rend doublement hommage à son mentor Dali : on y reconnaît les moustaches du maître surréaliste, ainsi qu’une référence malicieuse à son « Téléphone-homard ».
Focus sur… Jeff Koons, New Hoover Convertibles, 1984
Dans cette vitrine en plexiglas, Jeff Koons a disposé deux aspirateurs éclairés cliniquement par des néons. Ces machines du quotidien, dont il admire la « puissance de succion », sont exposées en duo à l’identique, faisant référence à l’art sériel d’Andy Warhol. Avec son style-néo pop, l’artiste s’inspire de ces emblèmes de la société de consommation pour incarner au mieux la culture américaine de son temps.
Le saviez-vous ?
Sulfureux et ultra-médiatique, Jeff Koons n’est pas une figure polémique pour rien ! Voici cinq anecdotes qui mettent en lumière son originalité parmi les grands artistes contemporains de la scène internationale :
- Jeff Koons ne réalise aucune de ses œuvres de lui-même. Installée à Chelsea, une équipe de plus de cent assistants crée sur mesure les conceptions de l’artiste.
- Le Rabbit de Jeff Koons, moulage en acier d’un lapin gonflable, a été vendu 91 millions de dollars en 2019, ce qui en fait l’artiste vivant le plus cher du monde.
- Malgré leur simplicité apparente, les sculptures de Jeff Koons sont réalisées en moyenne en trois ans.
- Balloon Dog est l’œuvre d’art contemporain la plus célèbre au monde. En réalité, il existe cinq versions différentes de cette sculpture monumentale, toutes réalisées entre 1990 et 1994. Vendu 58,4 millions d’euros, le modèle orange a battu tous les records, suivi du magenta acquis par François Pinault.
- Jeff Koons est aussi un grand collectionneur d’art. Dans sa collection personnelle, l’artiste possède des œuvres de Memling, Picasso, Courbet, Magritte et Fragonard.
Réservation obligatoire
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Du 19 mai au 18 octobre 2021
7 promenade Robert Laffont (esplanade du J4), 13002 Marseille