L'exposition Vampires, de Dracula à Buffy, fait frissonner la Cinémathèque française !
La Cinémathèque française
Du 9 octobre 2019 au 19 janvier 2020
Les Vampires au Cinéma
Oserez-vous vous aventurer dans ce couloir lugubre et sa succession de candélabres aux lumières vacillantes, hanté par des cris effrayés… L'antre de Dracula s’est bel et bien invitée au musée ! La Cinémathèque française nous propose une exposition délicieusement horrifique, aussi bien dans son sujet que dans son approche et sa mise en scène autour du Vampire ! Et aussi incroyable que cela puisse paraître, cela n’avait jamais été fait jusque-là. On découvrira la trouble origine d’un monstre médiéval, héritier d'obscures superstitions ancestrales, qui prendra réellement corps à la fin du XIXe siècle dans la littérature gothique britannique, avec en point d’orgue Dracula, issu du roman éponyme de Bram Stoker. Moins de 25 ans plus tard, dans un cinéma émergeant, la sulfureuse créature fait son apparition sur les écrans. Car si l’on y pense, notre vampire est un peu une allégorie du cinéma, des personnages qui ne vieillissent pas, des caméras sans reflet dans le miroir, une existence dans la pénombre, à l’abri du soleil… Le vampire et le cinéma donc. Une créature qui fascinera les plus célèbres réalisateurs qui en feront une icône ténébreuse et sexy, on pense notamment Coppola, Polanski ou Tim Burton, et sera interprétée par les plus grands acteurs Gary Oldman, Tom Cruise, David Bowie ou Johnny Depp donnant la réplique à leurs alter ego féminins, Catherine Deneuve, Isabelle Adjani ou Grace Jones. Un personnage complexe, redouté mais fascinant, véritable miroir de notre société, monstre sanguinaire devenu séducteur au cœur tendre. Il est l’incarnation de ce que l'humain a de plus pulsionnel, un dandy trouble et troublant, dark et sexy, souvent irrésistible. Son pouvoir d'attraction laissera une empreinte indélébile dans l’histoire des arts, de la littérature au cinéma, en passant par la peinture ou la photographie, que l’exposition a eu l’éclat de génie de ne pas occulter, nous présentant aussi bien des chefs-d’œuvre de Goya ou Redon, que des œuvres maîtresses de Niki de Saint Phalle, Leonor Fini, Ernst, Andy Warhol ou Jean-Michel Basquiat. Notre méchant s’invite même en une des plus grands magazines, infusant les caricatures d’hommes politiques assoiffés de pouvoir, de dirigeants sans pitié, toujours très soucieux de leur image… Un personnage ô combien actuel, qui sort désormais de l’ombre pour s’afficher au panthéon des mythes populaires, vénéré par un public sans âge.
Leur représentation oscille entre répulsion et attraction. Les vampires. Dans une rétrospective hautement cinématographique, la Cinémathèque Française tend à nous montrer ce que la figure du « suceur de sang » rescelle de fascinant. Comment cette figure hybride mi-humaine et mi-animale, a-t-elle alimenté l’imaginaire collectif jusqu’à en devenir une œuvre d’art ?
Dans cette exposition, on apprend que l’Homme chauve-souris est indissociable du septième art, et la réciproque s’applique. Quand Bram Stoker donne vie au comte Dracula en 1897, l’invention du cinéma fête tout juste ses deux ans. Nous sommes à la fin du 19ème siècle : un couple se forme entre l’univers de la bobine et le Vampire. C’est de ce couple dont il est question ici. De Dreyer, à Polanski, Herzog, en passant par Coppola ou encore Burton, les références cinématographiques jalonnent ce parcours pour notre plus grand plaisir pour nous en révéler une créature insaisissable. Sans oublier les séries avec la téméraire Buffy contre les vampires, True Blood ou The Strain. D’autant plus que cette rétrospective ne s’arrête pas à une démonstration filmographique. Les châteaux hantés du symboliste Redon, les femmes vampires de Leonor Fini, collages surréalistes d’Ernst, tout comme les dénonciations sombres et engagées de Goya et de Niki de Saint Phalle alimenteront votre curiosité. Objets de terreur, de désir ou encore de tendresse, Dracula et ses héritiers apparaissent comme des monstres dans ce qu’ils ont de plus pulsionnel, sensuel et sexuel. Somme toute, dans ce qu’ils ont d’humain et assumé. Peut-être est-ce pour cela qu’ils ne peuvent pas se regarder dans le miroir ?
Un seul mot d’ordre : prenez garde à ne pas vous laisser vampiriser !
Be careful ! You might be even more addicted to vampires through this exhibition where our favourite monsters are as frightening as sexy !