A la dernière minute, l'Espagne empêche la vente d'un tableau qui pourrait être un Caravage
1500 euros. C'était le prix de départ pour ce Couronnement d'épines, attribué à un peintre de l'école de José de Ribera. Seulement, quelques heures avant la vente, les autorités espagnoles se sont interposées : il pourrait en effet s'agir d'un tableau signé de la main du Caravage.
Une fois de plus, une toile potentiellement attribuée au peintre italien risque de faire débat chez les experts, deux ans après la vente controversée de Judith et Holopherne, ce fameux tableau estimé entre 100 et 150 millions d'euros (à retrouver ci-dessus ; âmes sensibles s'abstenir !) qui avait été retrouvé dans le fond d'un grenier toulousain, puis cédé à un acheteur privé juste avant sa mise aux enchères et dont l'authenticité continue de diviser les spécialistes. Jeudi dernier, ce tableau représentant le couronnement d'épines du Christ devait donc être mis aux enchères à la Casa Ansorena, à Madrid, pour la "modique" somme de 1500 euros. Car s'il s'agit bel et bien d'un tableau du Caravage, celui-ci pourrait s'envoler à des prix exorbitants !
La décision de retirer le tableau de la vente a été établie sur la base d'un rapport émis par le musée du Prado qui réunirait assez de preuves - à la fois sur un plan stylistique et documentaire - pour avancer qu'il s'agit bien d'une œuvre du maître du clair-obscur. Pour certains, la toile correspondrait en tous points à l'Ecce homo ("Voici l'homme", locution latine qu'aurait prononcée Ponce Pilate lorsqu'il présenta Jésus de Nazareth à la foule) commandé au Caravage par le cardinal Massimi et perdu de vue au XVIIe siècle. Quoi qu'il en soit, une étude scientifique plus poussée devra trancher sur l'attribution du tableau au maître italien.
Pour l'instant, le tableau va donc rester à Madrid pour être analysé de plus près par les experts, avant certainement de nouveaux rebondissements...