"Lumières de Finlande" : l'exposition bouleversante du Petit Palais sur Albert Edelfelt
Petit Palais
Du 10 mars au 10 juillet 2022
« Connaissez-vous cet homme-là ? Regardez ses yeux, c’est sûrement quelqu’un. Mme L. ne se trompait pas, son instinct l’avait justement avertie, Edelfelt était quelqu’un ». Ces lignes, empruntées aux Jours Passés… d’Henri Amic, traduisent l’immense popularité du peintre finlandais Albert Edelfelt dans la capitale française qui, à l’aube du XXe siècle, jouit d’une jolie réputation à travers toute l’Europe. Et pourtant, l’artiste formé par Jean-Léon Gérôme n’avait pas fait l’objet d’une monographie parisienne depuis sa mort en 1905 ! Le Petit Palais réhabilite aujourd’hui cette figure artistique majeure de la fin du XIXe siècle, restée très populaire dans les pays scandinaves, en signant une rétrospective absolument magistrale et qui sonne, oserions-nous le dire, le retour en grâce d’un des grands maîtres de la lumière, l’un des plus ardents porte-paroles de son pays. Une exposition-événement riche d’une centaine de toiles (peintures d’Histoire, scènes en plein air et d’innombrables portraits) permettant de retracer avec précision l’évolution de sa carrière et de son style inclassable. Auréolé de son vivant d’une reconnaissance internationale, Albert Edelfelt laisse derrière lui une œuvre sensible, tant dans sa maîtrise de la lumière crépusculaire que dans sa tendresse envers ses sujets. Une signature picturale grandement influencée par le Réalisme, qui inspira de nombreux artistes finlandais après lui, à commencer par un certain Akseli Gallen-Kallela, aujourd’hui célébré dans un autre grand musée parisien…
Michael et Xenia, enfants du Tsar Alexandre III
Le marchand d’art Georges Petit dira d’Albert Edelfelt qu’il représentait à lui-seul « tous les pays nordiques, Russie comprise ». Un brin provocante, cette citation illustre les relations paradoxales entretenues par le peintre avec la cour impériale russe. L’artiste, présent lors du sacre de Nicolas II, honora de nombreuses commandes de la Maison Romanov dont plusieurs portraits de leurs enfants, mais refusa par deux fois de devenir professeur à l’Académie des arts de Saint-Pétersbourg. Réalisée en 1882 dans une veine impressionniste, cette aquarelle préparatoire présentant deux des enfants du Tsar Alexandre III, témoigne néanmoins de la virtuosité du peintre et de ses rapports cordiaux avec la famille.
LE SAVIEZ-VOUS ?
En 1885, Albert Edelfelt réalise un portrait de Louis Pasteur dans lequel le scientifique, alors en pleine élaboration du vaccin contre la rage, apparaît dans son laboratoire, un mystérieux flacon à la main. Le peintre finlandais ne se doute alors pas des recherches de son ami. Véritable allégorie de la Science en marche, cette œuvre lui vaut, à tout juste trente ans, la Légion d’honneur. Inconnues du grand public, les expériences de Pasteur sauveront quant à elles des millions de vies.
Tentez de gagner votre place pour cette exposition lors de notre événement La Grande cueillette de la culture le 3 juillet au Palais Royal. Plus d'informations sur l'association Culture and the City ici.