La plus grande œuvre d’art au monde, en construction depuis 50 ans, va ouvrir !
Comté de Lincoln, Nevada
Ouverture le 2 septembre
Tout est démesuré dans City. La création de Michael Heizer, spécialiste du Land Art, commencée il y a 50 ans, mesure 2,4 sur 1,6km. Certaines des œuvres constitutives du projet d’ensemble culminent à 24m de hauteur. La construction d’une telle œuvre a requis de très nombreux moyens et a coûté en tout… 40 millions de dollars. Une somme gigantesque, mais nécessaire, car ces sculptures ne se construisent pas à la main, mais avec des outils de machinerie lourde, qui ont transporté et façonné des tonnes et des tonnes de sable, terre et rochers, en plein cœur du désert du Nevada.
Les œuvres qui se dégage de ces matériaux naturels sont deux constructions en béton : 45°, 90°, 180° est constitué de pièces triangulaires et rectangulaires déposées sur une grande place rase, tandis que Complex One évoque des monuments antiques, tels les monuments funéraires égyptiens. Cette dimension recouvre l’entièreté de la construction démesurée : City relie de manière minimaliste des éléments architecturaux géométriques des cités du passé et du futur, figurées par ces buttes et ravins. Ce n’est pas la première réalisation de Michael Heizer : déjà avec Double Negative, le gigantisme était au cœur du projet, avec cette tranchée de 13m de long qui plonge à 15m de fond. Le constructeur insatiable, fils d’un archéologue avec qui il visita souvent des ruines antiques, questionne et met perpétuellement en pratique l’instinct primaire de construction des humains, qui s’extraient par ces réalisations de leur état animal.
Half a century in the making, the artist Michael Heizer’s astonishing megasculpture in a remote Nevada valley is finally opening to visitors. "I am not here to tell people what it all means. You can figure it out for yourself," he said. https://t.co/uJpLxWdKIo pic.twitter.com/h0i3miI3yP
— The New York Times (@nytimes) August 19, 2022
Mais le créateur ne considère toujours pas que sa production est finie, mais autorise le public à y pénétrer. À partir du 2 septembre, pour 150 dollars (100 pour les étudiants) d’heureux élus pourront pénétrer dans ce sanctuaire. Pour préserver le site, les entrées demeureront limitées à certains jours dans l’année et à 6 participants par jour. Les quelques chanceux qui fouleront la terre de cette œuvre sans pareille pourront l’explorer à pied, sans parcours défini, là où leurs pas les mèneront. On ne peut imaginer la sensation ressentie lorsque l’on pénètre dans l’œuvre : un tableau ou une sculpture est admirée depuis son extérieur, tandis que les visiteurs pénétrerons dans l’œuvre et ainsi lui donneront la vie, renouant avec le sens premier de cité : Civitas, en latin, fait référence à l’ensemble des citoyens. Michael Heizer caractérise d’ailleurs son art comme démocratique. Il nous propose une cité étrange, intemporelle, réduite à son minimum, qui touche à l'essence de l'organisation urbaine.
Réservation à info@tripleaughtfoundation.org