Nos images de l'exposition Théodore Rousseau au Petit Palais
Petit Palais
Du 5 mars au 7 juillet 2024
Peut-on être à la fois un peintre solitaire et le chef de file d’une colonie d’artistes ? Oui, à condition de respecter la retraite au grand air de Théodore Rousseau. À travers la sélection d’une centaine de toiles éminemment poétiques, le Petit Palais nous emmène en balade sur les pas d’un misanthrope qui arpentait seul les bois pendant des heures pour y croquer les arbres directement sur le motif. À l’heure de la Révolution industrielle, cet artiste bohème situé à la lisière du réalisme et du romantisme renonce à la voie académique préférant parcourir les chemins escarpés du Paysage d’Auvergne et les étendues boisées de Franche-Comté.
Études de troncs, rochers, sous-bois, marais... Ce « naturaliste entraîné sans cesse vers l’idéal », pour reprendre les mots de Baudelaire, prête sa voix et ses pinceaux à la nature jusqu’à obtenir la préservation d’une partie de la forêt de Fontainebleau reconnue sous son impulsion « réserve artistique ». Une première mondiale pour cet « atelier en plein air » devenu au fil des années son monde, son refuge.
Véritable écologiste avant l’heure, Théodore Rousseau ouvre ainsi sans le savoir la voie aux impressionnistes en brouillant volontairement les frontières entre peinture et dessin et en ajoutant inlassablement de la matière à ses paysages verdoyants surchargés, insufflant de cette façon le soupçon de vie indispensable à ses forêts.