Nos images de l'exposition Robert Ryman au Musée de l'Orangerie
Musée de l'Orangerie
Du 6 mars au 1er juillet 2024
« Un tableau blanc avec des liserés blancs. » Pouvons-nous seulement réduire l’œuvre de Robert Ryman à cette citation acerbe tirée de la pièce mordante de Yasmina Reza ? En 1994, la dramaturge ironise sur la beauté d’une toile vierge achetée par un riche collectionneur parisien et croque, à travers ce monochrome aveugle, le snobisme de l’art contemporain. Tantôt moqués, tantôt adorés, les petits carrés blancs de l’incompris Robert Ryman se disputent aujourd’hui plusieurs millions de dollars sur le marché des enchères. Le musée de l’Orangerie a choisi son camp en nous plongeant, cinq ans après sa disparition, dans le paradis blanc d’un artiste du visible et de l’invisible qui a expérimenté la peinture par son relief, sa vitesse et sa gestuelle sans jamais se soustraire à sa marque de fabrique : un carré blanc aux innombrables points de lumière.
Le saviez-vous ?
Robert Ryman se rêvait musicien de jazz. Pour boucler ses fins de mois difficiles, le jeune homme se résout en 1953 à prendre un petit boulot et devient gardien de musée au MoMA. C’est la révélation, l’artiste troque bientôt son saxophoniste pour ses pinceaux, rencontre le minimaliste Dan Flavin et le génie pop Roy Lichtenstein, avant de connaître la consécration quarante-ans plus tard en faisant l’objet d’une rétrospective… au MoMA. La boucle est bouclée.