Exposition Matisse et Marguerite au Musée d'art moderne de Paris
Musée d'art moderne
Du 4 avril au 24 août 2025
Matisse plus intime que jamais… Le musée d’Art moderne de Paris brosse un portrait inédit d’Henri Matisse à travers celui de sa fille Marguerite. Des rondeurs joyeuses de l’enfance au visage tuméfié laissé par la Seconde Guerre mondiale, cette exposition raconte une histoire de famille où cette enfant adorée fut tour à tour muse, modèle et complice silencieuse d’une œuvre révolutionnaire.
Marguerite
L'autre chef-d'œuvre de Matisse
« Au temps de mon père, on vivait avec son drame quotidien, qui était la peinture. » Ces mots de Marguerite Duthuit-Matisse résonnent comme une clé pour comprendre l’exposition exceptionnelle que lui consacre le musée d’Art moderne de Paris. Marguerite n’a jamais été une simple figure dans l’ombre d’Henri Matisse.
Elle fut sa fille, son modèle, sa confidente, sa mémoire. Une présence silencieuse mais omniprésente, capturée dans plus de cent dix œuvres réunies pour la première fois, qui révèlent une relation complexe, émouvante et essentielle au cœur de la vie et de l’art du peintre.
Trois portraits pour un visage…
Ode à la fragilité
Rares sont les modèles qui traversent une œuvre avec une telle constance. Marguerite apparaît dans les premiers dessins de son père, enfant fragile marquée par une santé vacillante et cette cicatrice qu’elle dissimule sous un ruban noir. Elle hante ses portraits, souvent frontale, témoin d’une exploration artistique toujours plus audacieuse. Ici, son regard direct, presque sévère, contraste avec la souplesse féline du chat lové sur ses genoux. Plus qu’un portrait, c’est un dialogue : celui d’un peintre cherchant à capter non seulement la forme mais l’âme de son modèle. Marguerite, sans en avoir choisi le rôle, devient un miroir dans lequel Matisse interroge ses propres doutes et son génie.
De l’ombre à la lumière
Marguerite, dès son plus jeune âge, est une « gosse d’atelier », immergée dans l’univers de son père. Elle observe, apprend, participe. Plus tard, elle organise, corrige, supervise. Dans les années 1920, elle devient le bras droit de Matisse, assurant le tirage de ses gravures et gérant les correspondances avec marchands et collectionneurs. Derrière la légèreté apparente des aplats de couleurs, derrière les lignes dansantes des toiles de Nice, il y a Marguerite, gardienne discrète d’un univers en perpétuel équilibre entre rigueur et exaltation.
Après avoir été muse et soutien, Marguerite devient elle-même actrice de l’Histoire. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la jeune femme entre en résistance. Elle est arrêtée, torturée, mais tient bon. Les derniers portraits que Matisse fait d’elle, en 1945, témoignent d’un bouleversement. Marguerite est là, mais tout a changé. Son visage, déjà peint mille fois, porte désormais les traces invisibles d’une guerre intérieure. À travers ces dessins d’une sobriété poignante, on devine un père écrasé par l’inquiétude, par l’admiration, par l’amour.
MUSÉE D’ART MODERNE DE PARIS
Du 4 avril au 24 août 2025
11 avenue du Président Wilson, 75016 - M° Iéna (9)
Du mardi au dimanche de 10h à 18h. Nocturne le jeudi jsq. 21h30. Fermé le lundi.