Exposition Faire impression, quand l'affiche de cinéma s'invente à la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé
FONDATION SEYDOUX - PATHÉ
Du 11 avril au 29 septembre 2025
Avant les bandes-annonces, avant les extraits partagés en boucle, il y avait l’affiche. Une seule image, pour tout dire. Un dessin, un nom, une promesse. La Fondation Jérôme Seydoux-Pathé redonne à l’affiche de cinéma sa juste place : celle d’un art à part entière, à la croisée de l’histoire visuelle, du graphisme, de la peinture, et de l’imaginaire collectif.
L’exposition remonte aux origines. Fin XIXe, début XXe : le cinéma est encore un spectacle forain, et l’affiche, son appel d’air. C’est elle qui installe l’atmosphère avant même que la lumière ne s’éteigne. Des silhouettes de rêve, des décors exotiques, des titres flamboyants. Un art du surgissement. Dans la rue, à l’entrée d’une salle, c’est elle qui attire, intrigue, provoque. Très vite, les premières maisons de production – Pathé en tête – s’en emparent, et font appel aux plus grands illustrateurs de leur temps : Cândido de Faria, Adrien Barrère, mais aussi Misti, Benjamin Rabier, ou encore Raymond Tournon. Certains signent des dessins de presse, d’autres viennent de la mode, du music-hall ou de la jeunesse. Tous participent à cette explosion visuelle qui accompagne la naissance du 7e art. Ce sont ces œuvres – pour beaucoup rares, restaurées ou méconnues – que l’on retrouve aujourd’hui dans l’exposition. Des affiches monumentales, comme des peintures, qui racontent autant l’histoire du cinéma que celle de la ville. Car elles s’adressent d’abord au passant, elles colonisent les murs, détournent les regards, transforment les rues en galeries éphémères.
L’exposition retrace aussi l’évolution du style, du tableau narratif à la modernité graphique. Des aplats de couleur, des lettrages inventifs, des visages en gros plans. L’affiche suit les avant-gardes, se nourrit de l’Art nouveau, du fauvisme, puis des grandes figures de la modernité, jusqu’à Fernand Léger lui-même, qui incarne le lien vivant entre cinéma et peinture. Mais Faire impression, c’est aussi un voyage dans le temps : celui d’un Paris visuel, celui des foires, des premières salles fixes, des films à épisodes, des vedettes de papier glacé. Une mémoire de la projection avant la projection. Le rêve en façade.
FONDATION SEYDOUX - PATHÉ
Du 11 avril au 29 septembre 2025
73 avenue des Gobelins, 75013 - M° Gobelins (7)
Mar. et ven. 14h-20h30, mer. et jeu. 14h-19h, sam. 11h30-19h, fermé lun. et dim.
Tarif : 5 € - TR : 3 €