Exposition Vincenzo Gemito, sculpteur de génie à l'âme napolitaine - Petit Palais

Petit Palais
Du 15 octobre 2019 au 26 janvier 2020

C’est sans doute l’une des expositions les plus audacieuses de cette saison artistique, Vincenzo Gemito prend ses quartiers au Petit Palais. Vous ne le connaissez pas ? C’est bien normal. Cette immense figure de l’art napolitain est un grand oublié de nos cours d’Histoire de l’art. Qu’à cela ne tienne, nous allons vous raconter sa fabuleuse histoire… Comment ce petit garçon des rues – artiste virtuose à 10 ans à peine, s’inspirant des humbles gens, enfants pêcheurs ou fabricants de crèches – a t-il réussi à devenir l’une des personnalités les plus fortes de l’art italien de la fin du XIXe siècle ? De la misère à la gloire, c’est l’histoire d’un destin incroyable qui nous est ici contée. S’il est mondialement connu pour ses sculptures, Gemito est aussi un dessinateur hors-pair comptant de remarquables portraits de célébrités comme Verdi, que des figures qui mettent en scène le petit peuple napolitain. Et quel sens du détail. Des portraits en 3D, qui crèvent littéralement la toile. Gemito est un enfant des rues, un mendiant adopté, obnubilé par la sculpture depuis son plus jeune âge. Un génie comme il ne s’en fait plus, celui qui introduira un réalisme exacerbé dans l’art. Une histoire de fous, au sens trop littéral du terme. Controversé, méprisé ou adulé, le Napolitain fait sensation partout, dans sa ville natale et dans toute l’Europe. Ses œuvres déchaînent les passions, divisant la critique qui le décrie et le public qui l’adule. Personne avant lui n’avait osé réaliser des figures en bronze aussi torturées. Ses sculptures sans concessions dérangent autant qu’elles fascinent. Jusqu’à ce que notre artiste soit véritablement victime d’un gros « burn-out », comme on dirait aujourd’hui… Trop de succès, trop de commandes, comme ces impensables sculptures en or massif exigées par la Cour, c’en est trop pour cet enfant des rues. Une maladie mentale va l’envahir, jusqu’à le ronger complètement. Internement. Mais il s’en sortira. En 1878, Gemito triomphe à l’exposition universelle avec ses sculptures remarquables alliant virtuosité et réalisme. Aujourd’hui, ses portraits prennent une tournure incroyablement contemporaine, tant le détail des expressions est saisissant, étonnant de vivacité et de naturel. Resituons, nous sommes bien avant les œuvres de Rodin, Degas ou Chirico, des œuvres virtuoses de réalisme. L’occasion de revenir en 130 chefs-d’œuvre sur le génie d’un artiste injustement oublié, permettant enfin de saisir toute la puissance novatrice de son œuvre.

L’ÂME NAPOLITAINE

 

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De la misère à la gloire, connaissez-vous le destin incroyable du sculpteur italien Gemito ? Controversé, méprisé ou adulé, le Napolitain fait sensation partout, dans sa ville natale et dans toute l’Europe. Pourtant, la vie ne souriait pas au gamin de la rue, promis à un avenir difficile. A l’âge de dix ans à peine, le petit Vincenzo maîtrise déjà remarquablement la peinture et s’initie à la sculpture, s’inspirant des humbles gens, enfants pêchant nus ou fabricants de crèches. Immédiatement, son style s’affirme, étonnant de vivacité et de naturel. Ses œuvres déchaînent les passions, divisant la critique qui le décrie et le public qui l’adule. À vingt-cinq ans, il fait sensation au Salon à Paris puis l’année suivante à l’Exposition Universelle de 1878. Ses sculptures sans concessions dérangent par leur réalisme exacerbé, à l’image de son Pêcheur napolitain, jeune garçon dont la « laideur », l’animalité et le rictus fascinent autant qu’ils dégoûtent. Personne avant lui n’avait osé réaliser des figures en bronze aussi torturées.

 

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Sa virtuosité et son réalisme cru sont extrêmement novateurs à l’époque, et captiveront aussi bien Rodin, Degas ou Chirico, qui s’en inspireront dans leurs créations. Mais la notoriété montante de Vincenzo Gemito l’amènera à la Cour, où les commandes royales se feront pesantes et directives, remodelant le style tranchant de l’artiste pour des portraits flatteurs et convenus, jusqu’à le ronger de l’intérieur, de la dépression à la folie. Gemito abandonne alors la sculpture pour se consacrer au dessin. D’un sculpteur avant-gardiste à un dessinateur hors-pair, d’un enfant des rues à un artiste de Cour, l’exposition revient en 130 chefs-d’œuvre sur le génie d’un artiste injustement oublié, permettent enfin de saisir toute la puissance novatrice de son œuvre.


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