L'égo surdimensionné de Trump entre au musée de Londres
Le Trump Baby gonflable de 6 mètres de haut avait fait sa première apparition devant le Parlement londonien, lors de manifestations s’opposant à la visite du président américain en 2018.
C’est une drôle d’époque. Alors que l’investiture de Joe Biden à la présidence des Etats-Unis doit se tenir aujourd’hui sous haute surveillance à la suite de l’assaut sur le Capitole, dans un contexte sanitaire particulièrement sensible (l’épidémie de COVID-19 a fait plus de 400 000 morts rien qu’aux Etats-Unis), le mandat de Donald Trump touche enfin à sa fin. Une période sombre de l’histoire que scelle l’entrée du Trump Baby gonflable au musée de Londres. Celui-ci était rapidement devenu l’emblème des mouvements de contestation provoqués par les passages de Trump au Royaume-Uni en 2018 et 2019. Cet immense ballon d’hélium, financé à l’époque grâce à une campagne de financement participatif, a également flotté dans les airs lors des visites du président en France, en Irlande ou au Danemark. Grossissant volontairement le trait, Trump y est représenté en bébé grincheux orangé, collé à son smartphone, paré à tweeter une énormité. La moquerie caractéristique du personnage était ainsi retournée contre lui. Le Trump Baby fait à présent partie de la collection « contestation » du musée de Londres, aux côtés d’objets rappelant le mouvement des suffragettes, les manifestations de 2002-2003 contre la guerre d’Irak, les rassemblements contre le réchauffement climatiques et autres protestations civiles qui ont durablement marqué l’histoire de la ville.
Les créateurs de cette coqueluche, qui peut désormais prétendre au statut d’œuvre, espèrent que celle-ci rappellera la résistance des londoniens face à la venue de Trump ainsi que le combat qu’il faudra continuer à mener contre les politiques de haine. Elle rappelle également que la satire politique fait partie de l’ADN du Royaume-Uni et que l’ex-président des Etats-Unis n’y déroge pas. Bien que Trump laisse aujourd’hui sa place à la Maison Blanche, les créateurs de l’œuvre nous invitent à rester alertes, car le président sortant a laissé derrière lui un champ de bataille certainement truffé de mines.