Exposition Oskar Kokoschka au Musée d'Art Moderne de Paris en vidéo : le MAM consacre le fauve de Vienne
Mam - Musée d’Art moderne de Paris
Du 23 septembre 2022 au 12 février 2023
C’est un nom auquel les Parisiens n’ont pas été habitués mais qui cache pourtant un héritage hors du commun. L’enfant terrible de Vienne, Oskar Kokoschka, élève de Gustav Klimt et peintre expressionniste de renommée internationale, n’avait encore jamais fait l’objet d’une telle exposition dans la capitale. C’est désormais chose faite avec le Musée d’Art Moderne de Paris qui lui rend un sublime hommage à travers la sélection unique de plus de 150 toiles significatives de son œuvre. En faisant appel à ses saisissants portraits autant qu’à ses troublants paysages, l’institution parisienne revient ici sur près de 70 ans de création, sept décennies décisives durant lesquelles Oskar Kokoschka est témoin de tous les bouleversements artistiques, politiques et intellectuels de son temps.
Avec un certain sens de la provocation, le peintre, écrivain, dramaturge et poète, s’improvise portraitiste officiel de la société viennoise du début du siècle dernier, exprimant l’intensité des états d’âmes de son époque dans une série de toiles violentes aux couleurs vibrantes. Guidé par un sens baroque de la couleur et un traitement tortueux du corps humain, l’artiste dessine au cours de sa fructueuse carrière les contours d’une Europe enflammée, condamnée aux pires des châtiments avant de pouvoir renaître de ses cendres.
Focus sur…
Anschluss - Alice au pays des Merveilles
1942. Exilé à Londres depuis quatre ans, Kokoschka observe les conséquences de la Seconde Guerre mondiale depuis sa terre d’accueil. Le peintre, qualifié d’artiste dégénéré par le régime nazi, réalise cette œuvre sans équivoque : Anschluss - Alice au pays des Merveilles. Une composition chaotique, à feu et à sang, dans laquelle l’artiste déverse sur la toile toute sa colère. Avec beaucoup d’ironie, Kokoschka reprend ici le motif des trois singes de la sagesse, coupables de n’avoir rien vu, rien dit, rien entendu. Cette fois-ci, point de primates mais trois hommes fautifs, figures allégoriques incarnant à tour de rôle le peuple viennois, le régime national-socialiste et la Vérité, et que le peintre désigne comme les véritables responsables de ce massacre.
Le saviez-vous ?
Source d’inspiration pour toute une génération d’artistes, Oskar Kokoschka compte parmi ses héritiers une autre figure majeure de l’Expressionnisme autrichien, le scandaleux et torturé Egon Schiele qui lui rendra hommage à de nombreuses reprises.