Un secret bien gardé : les lettres érotiques de Gustave Courbet

 

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Gustave Courbet nous avait caché bien des choses... En 2023, quatre bibliothécaires de Besançon tombent sur une curieuse pile de lettres dans le grenier de leur établissement. Avec surprise, ils découvrent qu'il s'agit d'un échange épistolaire entre le peintre Gustave Courbet et une certaine Mathilde Carly de Svazzema, et le contenu de la conversation est loin d'une lettre à l'eau de rose... Dans un langage que la morale réprouve, l'artiste français laisse aller ses fantasmes et décrit de façon torride ce qu'il projette de faire avec son interlocutrice, qui lui répond sur le même ton enflammé. Une découverte déroutante mais pas surprenante pour cet amoureux des femmes qui avait fait état de sa fascination pour le sexe opposé avec le tableau L'origine du monde (1866), représentation réaliste et détaillée d'un sexe féminin. La conversation érotique, dont une partie sera exposée l'année prochaine, aura par ailleurs des conséquences néfastes pour le peintre. Alors qu'il sort de prison et est attaqué pour son rôle durant la Commune de Paris, Courbet se lance dans dans cette correspondance qui lui permet d'échapper à son quotidien morose, mais Mathilde a une autre idée derrière la tête. Chargée par l'homme de vendre un tableau à Paris, la femme garde l’argent, et refuse de lui rendre en le menaçant de divulguer les lettres. La « rouleuse d’hommes » est finalement arrêtée et emprisonnée. Un scénario burlesque qui rappelle certains échanges actuels sur les réseaux sociaux, et désacralise gentiment la figure du génie de la peinture...