Exposition Christian Krohg : le peuple du nord au Musée d'Orsay
Musée d'Orsay
Du 25 mars au 27 juillet 2025
Dans une lumière crépusculaire, un marin lutte pour garder son cap sur une mer déchaînée. Sur une autre toile, une femme, silhouette fragile et émouvante, se tient devant la porte d’un commissariat, attendant un destin qu’elle ne maîtrise plus. Ces scènes puissantes, captées par Christian Krohg, l’un des plus grands peintres norvégiens de la fin du XIXe siècle nous livrent des fragments d’humanité. Le Musée d’Orsay invite à découvrir pour la première fois en dehors de la Scandinavie l’œuvre d’un artiste dont les toiles sont autant de prises de position que d’hymnes à la lumière du Nord. Peintre, écrivain, journaliste, Krohg a donné à l’art une voix, celle des opprimés, des invisibles, mais aussi celle des forces élémentaires qui façonnent la vie humaine. Inspiré par les idées naturalistes de Gustave Courbet et les cadrages audacieux d’Édouard Manet, il plonge son pinceau dans les réalités les plus âpres de son époque : la misère, le travail acharné, les inégalités sociales. Edvard Munch, autre géant de la peinture norvégienne, dira de lui qu’il est bien « le seul peintre capable de descendre de son trône et d’éprouver de la compassion sincère pour ses modèles. » Si Krohg dénonce, il célèbre aussi. La nature du Nord, avec sa lumière changeante et ses ombres dramatiques, est pour lui une source constante d’inspiration. Peindre, écrire, témoigner : pour Krohg, ces médiums se croisent et se complètent. Entre moments de grâce et éclats de scandales, cette exposition-manifeste nous promet des révélations inattendues.
Focus sur…
Parmi ses œuvres majeures, Albertine illustre à la fois son courage et son talent. Ce tableau, tiré de son roman éponyme, représente une ouvrière contrainte à la prostitution, dans une société norvégienne où les tabous et l’injustice règnent. Pour cette œuvre, Krohg n’hésite pas à engager des prostituées comme modèles, provoquant un scandale retentissant. La toile choque autant qu’elle bouleverse, et son roman est censuré à sa sortie, cristallisant son image d’artiste engagé.
La barre sous le vent !
Dans cette huile sur toile de 1882, l’artiste restitue avec une force stupéfiante la lutte d’un marin contre les éléments. Les embruns jaillissent presque du tableau, et les gestes du marin résonnent d’un réalisme brut assumant un cadrage saisissant, des lignes dynamiques, des tonalités froides, plongeant le spectateur au cœur même de la scène.
MUSÉE D’ORSAY
Du 25 mars au 27 juillet 2025
Esplanade V. Giscard d’Estaing, 75007 - M° Solférino (12)
Du mar. au dim. 9h30-18h, jeu. jsq. 21h45, fermé le lun.
Tarif : 16 € - TR : 13 € - Gratuit -26 ans