Cognac - L'ombre de la vapeur
Fondation d'entreprise Martell
Du 4 avril 2018 au 31 octobre 2019
Au cœur de la ville de Cognac, la fondation culturelle pluridisciplinaire dédiée à la création contemporaine se remarque de loin : le vaste bâtiment moderniste tout en ouverture se déploie sur près de 3200 m2 - dont l’inauguration intégrale est attendue pour 2021. Ce lieu de curiosité entame sa nouvelle saison et vous propose de vivre des expériences artistiques incongrues. Un espace est confié aux artistes pour créer un environnement immersif au sein du rez-de-chaussée, et c’est actuellement au duo Adrien M & Claire B avec leur installation intitulée L’ombre de la vapeur qu’en revient l’honneur. Leur fiction animiste réalisée grâce à un dispositif numérique nous permet d’interagir parmi un ensemble de formes élaborées dans un fin voile de métal et de nuages suspendus sur lesquels sont projetées des particules blanches en mouvement. Expérience onirique et sonore, l’œuvre peut même être modulée par les visiteurs, au rythme de leurs déplacements et de leurs gestes. Peu à peu, la surface métallique des nuages devient transparente pour ne laisser voir qu’un ciel étoilé. Au premier étage, un espace de design permet de découvrir des objets dans un environnement inédit : La Cène de Guillaume Bardet présente des couverts en bronze à la manière du tableau de Léonard de Vinci. La fondation est bel et bien un lieu de création inattendue aussi enchanteur qu’innovant.
Ils sont de ces artistes contemporains que la rédaction d’Arts in the City suit avec attention : Adrien M & Claire B investissent la Fondation d’entreprise Martell avec une installation poétique, numérique et interactive, pour notre plus grand plaisir ! L’ombre de la vapeur est un ensemble de formes élaborées dans un fin voile de métal, véritables nuages suspendus sur lesquels sont projetées à l’aide d’une trentaine de vidéoprojecteurs des particules blanches en mouvement. À la manière d’un organisme, l’œuvre est modulée en temps réel par les visiteurs qui évoluent en son cœur, au rythme de leurs déambulations, de leurs gestes et de leurs haltes. Une expérience à ne surtout pas manquer.
Adrien M et Claire B ont imaginé une œuvre immersive qui nous plonge dans un univers profondément poétique et numérique. Sur plus de 900 m² d’espace, des nuages de vapeur semblent flotter dans l’air. Dans l’obscurité de la salle, leur surface métallique devient transparente pour ne laisser voir que les points blancs, qui semblent former un ciel hybride. La forme de chaque particule n’est pas sans rappeler le Torula, ce champignon typique de la région du Cognac qui recouvrait le bâtiment de la Fondation avant les travaux de rénovation. Ainsi, nous sommes invités à interagir parmi les formes que prennent ces petites particules. Le dispositif repose sur une trentaine de vidéoprojecteurs qui baignent ces nuages et une partie du sol dans un grand continuum d’images générées et animées en temps réel grâce à des ordinateurs synchronisés qui contrôlent les caméras infra-rouges. Une création sonore « cantique d’un champignon » composée pour l’occasion accompagne le parcours. Toute cette œuvre s’inscrit dans la lignée des recherches de la compagnie Adrien M & Claire B qui ont à cœur de reconnecter le digital à l’humain et la matière afin de créer un lien. Au-delà d’être une simple exposition, c’est une véritable expérience que nous propose la Fondation.
LA FONDATION MARTELL
UNE TRANSFORMATION SPECTACULAIRE
Abandonnée en 2005, l’usine de Cognac située dans le quartier Gâtebourse n’était pour beaucoup de Cognaçais qu’un vilain cube au cœur de la ville, dont on ne remarquait plus que l’enseigne lumineuse au sommet de la tour - plutôt novatrice à l’époque dans son style Bauhaus. Construite en 1750 par Jean Martell, cette ziggourat de cinq niveaux accueillait les lignes d’embouteillage de la Maison Martell. En 2014, face à ce bâtiment industriel historique délaissé, le directeur de la maison prend une grande décision : transformer l’entreprise en fondation dédiée à la création contemporaine et aux savoir-faire, tout en partageant ses valeurs d’excellence et de convivialité qu’elle a su conserver au fil des années. Le projet de rénovation est alors confié aux architectes bordelais du cabinet Brochet-Lajus-Pueyot, une sérieuse référence dans le domaine, avec déjà à leur compte, le Musée de l’Orangerie et le Musée de l’Homme à Paris, ou encore le Musée Fabre à Montpellier. Le chantier dure près de deux ans, et l’ouverture est lancée en 2016. En 2018, la Fondation inaugure l’espace du rez-de-chaussée dédié aux installations artistiques immersives ainsi que son toit-terrasse au 5e étage du bâtiment. Cette année est marquée par l’ouverture des Ateliers du faire, dédiés aux productions de designers et d’artisans d’art.