Insolite - Des chefs-d’œuvre de l'art version chinoise
Ce que le Louvre serait dans l’Empire du Milieu //
Botticelli, Ingres, Chassériau, Georges de La Tour, Vermeer ou Manet… Si l’on pourrait croire, de loin, à une visite du Musée du Louvre, ou du moins, à une exposition de copies de maîtres, ce n’est pourtant pas tout à fait cela. Indice : observez les visages. Dans les peintures de Yin Xin, dandy chinois né en 1959 et installé en France depuis 1994, tous les sujets sont étonnamment sinisés.
Les peintures classiques de l’Histoire de l’art deviennent ainsi métissées, comme un juste retour pour cet art français qui s’inspire de la culture orientale depuis le XVIIIe siècle. Au total, ce sont ainsi trois siècles de peinture qui sont revisités, culturellement « réappropriés » par cet artiste amoureux de l’Occident, tombé en extase devant un Georges de La Tour à son arrivée à Paris.
Si cette série de copies a débuté dans un but d’apprentissage, afin de s’approprier la technique picturale, c’est finalement son style que Yin Xin a trouvé, celui des « Métamorphoses ». Et elles étonnent sans nul doute, font sourire un peu de par leur aspect instinctivement inhabituel : c’est bien là qu’est le problème. Le travail du peintre montre à quel point les modèles asiatiques manquent à l’histoire de l’art européen, plus encore que les individus d’origine africaine. Faites vous-même le test : combien de profils d’Extrême-Orient avez-vous croisé lors de votre dernière visite au Louvre ?
Par ses toiles justes, Yin Xin semble réparer ce méfait, conséquence d’un acte manqué ou, plus probable, du racisme anti-asiatique régnant alors en Europe. Des œuvres qui promettent une belle prise de recul sur notre culture fantasmée.