Actu - Un festival au milieu de ruines préislamiques
Redécouvrir le patrimoine d'Al-Ula pour "changer de récit" //

© FAYEZ NURELDINE / AFP
Hôtels cinq étoiles, piscine, pétrole et gazons artificiels, voilà l’image qu’offre l’Arabie Saoudite au monde entier. La volonté de ce festival de musique « Winter at Tantora » est de bousculer les stéréotypes, en attirant une autre forme de tourisme. Implanté dans un auditorium en verre au milieu des ruines préislamiques de la région d’Al-Ula dans le Nord-ouest saoudien, ce trésor du patrimoine aspire à « changer de récit », selon un responsable de la Commission royale d’Al-Ula pour l’AFP.
Les récents événements, qui ont suscité l'indignation internationale, notamment la répression de toute dissidence, l'intervention militaire au Yémen et surtout l'affaire Khashoggi, semblent avoir rendu le défi encore plus difficile. Pourtant, la culture a son rôle à jouer : le festival est considéré comme une ouverture progressive de la région, dans un pays où la musique est interdite de jour, alors même que la population âgée pour les deux tiers de moins de 30 ans se rend à des concerts et autres festivals la nuit. Organisé par le gouvernement d’Al-Ula, ces tombes de l’art nabatéen sont ciselées dans des roches couleur caramel, un lieu symbolique d’ouverture et de dialogue international pour cet auditorium placé au milieu.
Parmi les nombreux musiciens, le désert accueillera jusqu’au 9 février des artistes internationaux tels que la chanteuse libanaise Majida El Roumi ou le grand violoniste français Renaud Capuçon. Une belle promesse d’avenir, pour ce royaume conservateur où de tels événements étaient encore inconnus il y a deux ans.